L’Union européenne devrait imposer un moratoire sur la construction du gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l’Europe, a déclaré l’ambassade des États-Unis à Berlin, a annoncé ce samedi 5 décembre le journal allemand Handelsblatt.
«Le moment est venu pour l'Allemagne et l'UE d'imposer un moratoire sur la construction du gazoduc», a indiqué Robin Quinville, qui assure l’intérim à l’ambassade américaine à Berlin, dont les propos ont été repris par le quotidien.
Selon elle, «ce pipeline n'est pas seulement un projet économique, mais l'outil politique du Kremlin pour contourner l'Ukraine et diviser l'Europe» et l’adoption d’un moratoire enverrait le signal clair que l'Europe n'acceptera plus «le comportement pervers persistant de la Russie».
Poursuite des travaux de construction
Un représentant de l'Agence maritime et hydrographique allemande a précédemment signalé que Nord Stream 2 AG, l'exploitant du gazoduc Nord Stream 2, reprendrait la pose des conduites ce samedi 5 décembre.
Le navire Akademik Tcherski, qui peut participer à ces travaux, a quitté le port de Kaliningrad le 3 décembre et s'est arrêté le 5 décembre à environ 150 kilomètres du port de Mukran, la base logistique du projet.
La société avait récemment confirmé son intention de reprendre les travaux dans la zone économique exclusive allemande à l'aide d'un bateau qui y avait jeté l’ancre en décembre. Le navire Fortuna, qui répond à ces exigences, a quitté ce 5 décembre le port de Wismar et mis le cap sur celui de Rostock.
Début décembre, l'Office fédéral allemand pour la navigation et l'hydrographie a autorisé la pose du gazoduc dans les eaux allemandes jusqu’à la fin de l'année. Une autorisation supplémentaire sera requise pour poursuivre les travaux en janvier-avril, la demande est déjà à l'étude.
Les États-Unis vs le Nord Stream 2
Le projet Nord Stream 2 prévoit la construction de deux conduites longues de 1.230 km qui relieront la côte russe à l’Allemagne par le fond de la mer Baltique. Elles auront une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an.
Les États-Unis font la promotion de leur gaz naturel liquéfié en Europe et tentent d'empêcher la réalisation du projet. En octobre, Washington a élargi les sanctions économiques contre le Nord Stream 2, étendant pour ce faire la loi PEESA (Protecting Europe's Energy Security Act). Visée, la société norvégienne Det Norske Veritas-Germanischer Lloyd (DNV GL) a suspendu sa participation.
Le projet du budget militaire pour 2021 approuvé par le Congrès américain prévoit de nouvelles sanctions contre le Nord Stream 2. Le gouvernement allemand a de nouveau critiqué les sanctions extraterritoriales américaines en novembre, promettant de coordonner ses actions avec la Commission européenne et les sociétés participant au projet.
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