Alain Fischer sur les vaccins russes et chinois: «Il n’y a pas de préjugés à avoir»

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Alain Fischer, président du comité scientifique français pilotant la campagne de vaccination, a jugé possible d’utiliser les vaccins russes et chinois s’ils démontraient leur innocuité, leur efficacité et pouvaient être disponibles en Europe qui fait actuellement face à une pénurie, rapporte BFM TV.

Si les vaccins russes et chinois sont efficaces, sûrs et peuvent être disponibles en Europe, il faudrait étudier la possibilité de les utiliser, a déclaré ce vendredi 29 janvier Alain Fischer, pédiatre, professeur d'immunologie et président du Conseil français d'orientation de la stratégie vaccinale, à BFM TV.

«Au niveau de la vision scientifique des choses, tous les vaccins doivent être examinés, il n’y a pas de préjugés à avoir à l’égard de l’origine d’un vaccin. Si ces vaccins démontrent qu’ils sont sûrs, efficaces, que ce sont des produits de bonne qualité et qu’éventuellement ils pourraient devenir disponibles au niveau de la communauté européenne, pourquoi pas? Il faut juste remplir toutes ces conditions», a indiqué M.Fischer.

Le professeur a refusé de commenter les décisions de la Hongrie qui est récemment devenue le premier pays membre de l’Union européenne à approuver le vaccin russe Spoutnik V et celui d’un laboratoire chinois.

«Je n’ai pas de jugement à porter sur les décisions politiques de pays; ni jugement, ni compétence, ni légitimité», a-t-il fait remarquer.

100 millions de doses de Spoutnik V pourraient bientôt être disponibles en Europe

Ce vendredi 29 janvier, le Fonds russe d'investissements directs (RFPI) a annoncé qu’il pourrait livrer 100 millions de doses du vaccin Spoutnik V à l’Union européenne durant le deuxième trimestre 2021, quand l'essentiel de la vaccination aura été effectué en Russie.

Ces livraisons sont possibles sous réserve de l'approbation de l'Agence européenne des médicaments (EMA), selon le RFPI, et pourraient permettre de vacciner 50 millions de personnes. Spoutnik V est déjà enregistré dans 15 pays et les documents nécessaires ont été soumis à l'EMA pour examen.

Pénurie de vaccins anti-Covid en Europe

Ces derniers temps, plusieurs laboratoires ont annoncé un retard dans la livraison des doses de leurs vaccins à l’Europe, laquelle se voit obligée de ralentir le rythme de sa politique d’immunisation contre le Covid-19. Selon les médias, le Portugal a fait savoir que sa campagne de vaccination serait plus longue que prévu, quand Berlin a évoqué une pénurie dont les effets se feraient ressentir au moins jusqu’en avril.

Le ministère français de la Santé a annoncé ce vendredi 29 janvier que le laboratoire américain Moderna réduirait ses livraisons de vaccins destinés à la France d'un quart en février.

Le pays doit aussi faire face à une baisse des livraisons espérées de la part de Pfizer/BioNTech et d'AstraZeneca. Le groupe suédo-britannique, qui a déjà touché plus de 330 millions d’euros de l’Union européenne, a récemment annoncé qu’il ne livrerait que 31 millions de doses sur les 80 millions prévues pour la fin mars. Auparavant, c’est Pfizer qui avait aussi réduit les quantités annoncées.

Le 28 janvier, Le Canard enchaîné a affirmé que le Président français ainsi que ses 26 collègues au sein de l’UE se demandaient si AstraZeneca et Pfizer ne revendaient pas en coulisse une partie de leur production européenne à Londres au détriment des commandes d’autres pays.

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