La Lituanie accuse la Biélorussie de faire venir des migrants pour les expédier chez son voisin

© Sputnik / Viktor Tolochko / Accéder à la base multimédiaDes camions forment des files d'attente à la frontière entre la Biélorussie et la Lituanie
Des camions forment des files d'attente à la frontière entre la Biélorussie et la Lituanie - Sputnik Afrique, 1920, 07.07.2021
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La Lituanie a vu le nombre de migrants exploser à sa frontière avec la Biélorussie, au point d’accuser Minsk de les utiliser comme moyen de pression. Le gouvernement a annoncé plusieurs mesures, et l’UE va lui apporter son aide.

L’inquiétude monte en Lituanie, qui détient depuis janvier 1.416 migrants venus de Biélorussie, soit 17 fois plus sur toute l’année 2020. Le 2 juillet, ce pays balte a même déclaré l’état d’urgence, déployant des installations pour accueillir potentiellement des «milliers» d’entre eux. Ce mercredi, la Première ministre Ingrida Simonyte est passée au niveau supérieur.

«Nous allons démarrer la construction d’une barrière physique supplémentaire entre la Lituanie et la Biélorussie», ce qu’elle espère être «une forme de dissuasion pour les organisateurs de flux migratoires illégaux», a-t-elle déclaré en conférence de presse, citée par l’agence Reuters.

Elle a pointé les pressions exercées par Minsk, qu’elle accuse de faire venir des migrants, pour la plupart d’Irak, sur son sol afin d’ensuite les diriger vers la Lituanie.

«Il y a des agences de voyage, des vols directs qui relient Minsk à Bagdad par exemple, et des agences à la fois en Biélorussie et d’autres pays et qui attirent des “touristes” à Minsk», a-t-elle affirmé, d’après un document retrouvé sur l’un des migrants.

Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a par ailleurs convoqué l’ambassadeur de Biélorussie pour exiger que Minsk fasse cesser le flux migratoire illégal à travers sa frontière.

L’UE intervient

En visite la veille à Medininkai, à la frontière lituanienne, le président du Conseil européen Charles Michel a lui aussi évoqué «une suspicion qu'il y ait un rôle du régime bélarusse», ajoutant que «nous ne sommes pas naïfs en Europe. Nous ne sommes pas non plus intimidés».

Après s’être entretenu avec la Première ministre, il a annoncé son intention de s’adresser aux autorités irakiennes en vue de rapatrier leurs ressortissants. De plus, le 2 juillet, l’UE avait déjà envoyé six gardes-frontières en Lituanie. D’ici la fin du mois, ce nombre devrait dépasser les 30.

Sanctions

En juin, la Biélorussie a fait l’objet de sanctions de la part de l’UE et d’autres pays occidentaux après l’atterrissage d’urgence d’un avion Ryanair à Minsk le mois précédent. Parmi les passagers se trouvait Roman Protassevitch, recherché par les autorités biélorusses dans le cadre de plusieurs enquêtes pénales. Il a été arrêté à l’aéroport après un contrôle d’identité.

Bruxelles estime que Minsk a détourné cet avion dans le seul but d’arrêter M. Protassevitch, ce que démentent les autorités biélorusses. Quant au gouvernement lituanien, il estime que le Président Loukachenko se sert des migrants pour faire pression sur Tallinn, qui n’a pas soutenu sa réélection et qui a d’ailleurs accueilli l’opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa.

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