L’Europe connaît une flambée des prix du gaz en raison des tarifs trop élevés réclamés par l’Ukraine à la Russie

© Sputnik . Ivan Roudnev / Accéder à la base multimédiaUne station de compression du gazoduc
Une station de compression du gazoduc - Sputnik Afrique, 1920, 29.07.2021
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Alors que l’Ukraine accuse la Russie de chantage gazier, c’est elle qui souvent fait capoter l’accord pour le transit en réclamant des droits de transit trop élevés, selon Vladimir Poutine. Ce qui s’est reproduit, le géant gazier russe Gazprom ayant renoncé aux enchères, entraînant une forte hausse des prix du gaz en Europe.

Les prix du gaz en Europe ont atteint un record après que le géant gazier russe Gazprom a de nouveau abandonné les enchères pour le transit du gaz via l'Ukraine, rapporte le journal russe Kommersant.

Il s’agit du deuxième refus pour le mois d’août après celui pour le mois de juillet. Lors des enchères, dans les deux cas, il a été supposé de réserver des capacités de transit à hauteur de 63,7 millions de mètres cubes de gaz par jour.

Les prix spot du TTF, lieu de négociation du gaz naturel des Pays-Bas, ont établi un record historique, atteignant un pic de 484 dollars pour 1.000 mètres cubes (39 euros pour un MWh) sur l’European Energy Exchange (EEX), marché d'échanges de biens énergétiques.

Les prix à terme ont également atteint des sommets historiques: les contrats à terme d'août les plus récents sur le TTF ont augmenté de 5,3% sur la journée, à 491 dollars pour 1.000 mètres cubes (39,6 euros pour un MWh). Le coût d’autres contrats à terme reste également élevé: celui de décembre se négocie à 39,2 euros et celui de janvier à 38.975 euros.

Les approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL) vers l'Europe sont en baisse: depuis début juillet, ils ont diminué de 12% par rapport à juin. En termes annuels, le déclin est de plus de 22%. Les réserves de gaz sont également en baisse.

Les causes du refus expliquées

Intervenant en juin lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), Vladimir Poutine a expliqué la diminution du transit du gaz via le système de transport de gaz de l'Ukraine par les tarifs trop élevés exigés par la partie ukrainienne, ainsi que la volonté de Kiev de sous-estimer autant que possible le coût du gaz russe.

«Les problèmes n'ont même pas commencé dans la sphère politique, mais dans la sphère économique, car la possibilité monopolistique du transit du gaz fait naître l'illusion que les prix peuvent être gonflés jusqu'au ciel», a précisé le Président russe.

Des garanties pécuniaires demandées par Kiev

Face à la fin prochaine de la construction du nouveau gazoduc Nord Stream 2, l’Ukraine ne cesse pourtant d’accuser la Russie d’avoir l’intention de mener une guerre des énergies contre le pays et de lui faire perdre des milliards de dollars par an pour le transit du gaz.

Des déclarations qui ont été plusieurs fois rejetées par Moscou qui évoque le caractère «purement commercial» du projet Nord Stream 2.

Malgré tout, une vice-Première ministre ukrainienne, Olga Stefanichina, a réclamé à l’Occident des «garanties» sur le maintien d’une source de revenus d’au moins 2,55 milliards d’euros annuels et «non des accords» concernant «l’intégrité territoriale et la souveraineté».

«Ainsi que l’accomplissement des engagements de l’UE relatifs à l’intégration des marchés du gaz et de l’énergie électrique conformément à l’accord d’association avec l’Union européenne», a-t-elle ajouté en direct sur la chaîne de télévision Ukraine 24.

La responsable a signalé que Kiev avait envoyé une requête de compensations à la Commission européenne il y a plus de sept mois. Sans «aucune réponse», selon elle qui espère que «de nouvelles circonstances serviront de bon prétexte pour que l’UE réfléchisse à cette proposition».

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