Soupçonné de terrorisme, un jeune Britannique est condamné à lire des classiques de la littérature

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Livres (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 03.09.2021
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Un Britannique de 21 ans a été arrêté en possession de milliers de fichiers sur les nazis, le suprémacisme blanc et la fabrication de bombes. Le juge a prononcé une peine de prison avec sursis et l’a obligé à lire de la littérature anglaise classique, selon le Leicester Mercury.
Depuis 2018, Ben John, ancien étudiant en criminologie et psychologie à Leicester, en Angleterre, attirait l’attention des services de renseignement pour ses lectures douteuses. Il a finalement été arrêté en janvier 2020, reconnu coupable en août dernier d’être en possession de documents susceptibles d’être utiles à la préparation d’un acte terroriste. Le juge s’est toutefois montré clément en le condamnant à lire de la littérature classique.
Le jeune homme de 21 ans avait téléchargé près de 70.000 documents traitant du nazisme, de la suprématie blanche, de l’antisémitisme ou encore de la fabrication de bombes, rapporte le Leicester Mercury. Bien que les faits auraient pu lui valoir jusqu’à 15 ans de prison, seule une peine de deux ans avec sursis a été prononcée, assortie d’une année supplémentaire en liberté surveillée.
Tous les quatre mois, il devra revenir au tribunal pour faire part de ses lectures auprès du juge.
«Commencez par Orgueil et Préjugés [de Jane Austen] et Le Conte de deux cités de Charles Dickens, La Nuit des rois de [William] Shakespeare», lui a-t-il ordonné.
«Le 4 janvier, vous me direz ce que vous avez lu et je vous testerai dessus […]. Si vous me laissez tomber, vous savez ce qu’il va se passer.»

Extrémisme

Ben John avait déjà été identifié comme présentant un risque terroriste par les agents du programme «Prevent», censé aider à déradicaliser les jeunes proches des thèses extrémistes. En 2018, il avait notamment rédigé une lettre dans laquelle il affirmait faire partie d’un mouvement fasciste et s’en prendre aux homosexuels et aux immigrants.
Le juge a reconnu que le jeune homme, ayant «peu ou pas de vrais amis», était «très susceptible» d’être recruté par des personnes dangereuses. «Je ne suis pas d'avis qu'un préjudice ait pu être causé», a-t-il cependant estimé. Lors de l’audience, le mis en cause a promis de ne plus se mettre à rechercher des documents d’extrême droite.
Durant les cinq prochaines années, il a obligation de rester en contact avec la police et de les laisser surveiller son activité en ligne. Il doit également suivre un «programme d’intervention pour une identité saine», précise le quotidien local.

Révision de la sentence

Mercredi 1er septembre, l’association Hope Not Hate a adressé un courrier au tribunal de Leicester afin de réclamer une révision de la sentence prononcée. Son directeur général Nick Lowles considère que la décision «envoie le message que les extrémistes de droite violents peuvent être traités avec indulgence par les tribunaux».
«Ce genre de peines clémentes risque d’encourager d’autres jeunes à accéder à des contenus terroristes et extrémistes et à les partager, car ils ne craindront pas les répercussions de leurs actes», ajoute-t-il.
Le bureau du procureur général a confirmé à la BBC la réception de cette demande, précisant que les Officiers de Justice de la Couronne ont 28 jours pour examiner l’affaire et prendre une décision.
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