Fils de policier agressé à Belfort: le procureur déplore la circulation d'«informations inexactes»

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Le fait qu'un jeune musulman agressé à Belfort après Noël est «fils de policier» n'est pas à l'origine des violences, non plus que les reproches concernant sa religion, a annoncé le procureur de la République de la ville, fustigeant la circulation d'«informations inexactes».

Le procureur de la République de Belfort a annoncé lundi 28 décembre l'ouverture d'une information judiciaire visant à «confirmer les circonstances de déclenchement de la rixe» impliquant un fils de policier le jour de Noël à Belfort, en déplorant la circulation d'«informations inexactes».

Le fils de policier, un jeune homme de 20 ans qui a porté plainte, avait posté le 25 décembre une photo de son repas de fête sur un réseau social. Un de ses contacts, âgé de 18 ans, lui aurait demandé s'il fêtait Noël, puis la conversation aurait dégénéré en injures, a précisé le procureur, Éric Plantier, dans un communiqué.

«Question d'égo»

Un rendez-vous avait alors été fixé, auquel le plaignant, déterminé à «régler le problème», s'était rendu accompagné de deux ou trois personnes.

Il avait retrouvé son interlocuteur, lui-même accompagné de trois personnes, dont deux frères. Le plaignant et les deux frères avaient alors été impliqués dans la rixe, toujours selon le procureur.

Il n'est «nullement établi qu'aurait été expressément reproché à une personne de confession musulmane de célébrer la fête chrétienne de Noël», a-t-il spécifié.

«Le déchaînement verbal puis le rendez-vous fixé semblent davantage relever d'une question d'égo, le plaignant estimant que son contact, moins âgé que lui, lui avait manqué de respect, et non pas d'une volonté d'imposer à autrui des convictions religieuses», a encore souligné le magistrat.

«Informations parcellaires»

Après quatre jours d'enquête et l'audition de plusieurs personnes impliquées qui se sont toutes présentées spontanément aux enquêteurs, le procureur de la République a également déploré les «informations parcellaires ou inexactes susceptibles d'engendrer un trouble à l'ordre public» qui ont circulé sur cette affaire.

«Il ne peut être affirmé que la qualité de fils de policier serait à l'origine des violences ou en aurait été un élément déterminant», a-t-il précisé.

«Il est en outre acquis que le plaignant s'est délibérément présenté au rendez-vous pour régler ses problèmes "comme un homme". Il n'est donc pas permis d'affirmer qu'il serait tombé dans un guet-apens», a-t-il souligné.

L'information judiciaire devra permettre d'identifier le deuxième et l'éventuel troisième accompagnateur du plaignant, ainsi que le troisième accompagnateur de son interlocuteur.

Elle devra également identifier l'auteur des propos à caractère raciste proférés dans la conversation sur le réseau social, propos que le titulaire du compte dément avoir formulés lui-même.

Cette information judiciaire fixera aussi une éventuelle interruption temporaire de travail (ITT) pour le plaignant, le quantum de quatre jours d'ITT précédemment évoqué par l'AFP n'étant «pas confirmé», selon le procureur.

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