Un professeur victime d’agression verbale contraint de changer d’établissement, ses collègues se mettent en grève

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Rassemblement en hommage au professeur assassiné devant son collège à Conflans - Sputnik Afrique
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Le corps enseignant d’un collège lyonnais a décidé de se mettre en grève à la suite d’une agression verbale d’un des professeurs par un parent d’élève concernant le contenu de son cours, rapporte France 3. L’élève à l’origine du conflit, qui avait même ramené un couteau en classe, n’a été exclue qu’une journée.

Pour le premier jour de la rentrée, les professeurs du collège Les Battières, dans le cinquième arrondissement de Lyon, ont lancé un mouvement de grève et n’ont pas assuré les cours. En cause: l’un de leurs collègues s’est fait verbalement agresser par un parent d’élève et se voit désormais obligé de quitter l’établissement, informe France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.

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L’affaire date du 9 novembre, lorsque cet enseignant d’histoire-géo, resté anonyme, a été pris à partie par le parent d’une élève en raison du contenu de son cours. Un fait qui s’est produit à peine une semaine après l’hommage rendu à Samuel Paty. Une leçon qui n’aurait pas été retenue par le rectorat.

«Il y a une contradiction majeure entre l'hommage national rendu à Samuel Paty, les injonctions que l'on a d'organiser une journée de la laïcité, et l'absence de réaction du rectorat face à cet événement», dénonce l’un des professeurs auprès de la chaîne.

Les tentatives de conciliation avec la famille ne donnant rien, l’enseignant a porté plainte pour agression et diffamation. Depuis, il s’est mis en congé maladie et n’est plus revenu en classe, estimant «ne plus pouvoir exercer dans ces conditions». Ce 4 janvier, il s’est adressé au rectorat non pas pour régler l’affaire, mais pour se reconvertir.

«Quand il est victime d'une agression, c'est lui qui doit partir par la petite porte, en catimini. C'est scandaleux», s’indignent ses collègues.

Ils réclament une «convocation des parents en bonne et due forme» et l’envoi des enfants concernés vers un autre établissement «dans un souci d’apaisement». «Le fait qu'un parent d'élève puisse être intrusif quant au contenu de nos cours, on va être obligés de s'autocensurer», s’inquiètent-ils également.

Un couteau en classe

Une semaine après cette interpellation verbale, la fille du parent en question a ramené une arme avec elle, un couteau. Conséquence: un jour d’exclusion, sans passer devant le conseil de discipline. Une punition bien trop légère au goût des enseignants. Ils déplorent un manque de soutien de l’institution et affirment ne plus se sentir en sécurité dans le cadre de leurs cours.

Le mouvement de grève se poursuit ce mardi 5 janvier, tandis que plusieurs enseignants seront reçus dans l’après-midi, précise France 3.

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