Circulation à 30km/h dans Paris: des joggeurs célèbrent la mesure en se faisant flasher - vidéo

© Photo Pixabay / skeezeUne femme qui court
Une femme qui court - Sputnik Afrique, 1920, 08.09.2021
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La limitation de la vitesse à 30km/h a été généralisée dans Paris, ce qui a donné une idée à un magasin spécialisé dans le running. Pour un spot publicitaire, des joggeurs se sont fait flasher en dépassant cette limite à pied.
Depuis le 30 août, la circulation dans l’ensemble des rues de Paris, sauf à de rares exceptions, est limitée à 30 kilomètres à l’heure. À l’occasion, le concept store Distance, spécialisé dans le running, a fait appel à des joggeurs pour tourner une publicité particulière. Les sportifs sont parvenus à déclencher le flash d’un radar à la simple force de leurs jambes.
Intitulée «Outlaw Runners», soit les «coureurs hors-la-loi», la vidéo mise en ligne par l’agence de publicité BETC montre plusieurs sportifs, dont les champions français Léna Kandissounon (800 mètres) et Quentin Malriq (1.500 mètres) dépasser la limite imposée. Un exploit qui n’est pas donné à tout le monde.
Sur Instagram, le magasin Distance a publié un cliché pris par un radar, affichant une vitesse de pointe de Mme Kandissounon à 36 km/h. Une façon de «célébrer à notre manière la limitation de la vitesse à 30km/h à Paris». Les athlètes ont ensuite collé leurs photos dans les rues.

Quelles conséquences?

Cette mesure, approuvée par 61% des habitants à en croire un sondage Ifop du 30 août, n’a pourtant pas fait que des heureux. L’association Les Nouveaux Taxis parisiens a déjà affirmé dans Le Figaro qu’une «course de 20 minutes passe à 30 minutes», et a réclamé une «réforme de notre tarification».
Une règle «irrespectable» a dénoncé auprès de Sputnik Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 Millions d’automobilistes. «Les rues de Paris sont déjà pour la plupart à 30km/h», a-t-il rappelé. Pour lui, «la mairie de Paris fait simplement de la communication». En 2019, la ville indiquait déjà dans son bulletin de l’observatoire des déplacements du 4e trimestre que la vitesse moyenne n’y était que de 11,6 km/h.
Désormais, un dépassement, même léger, des 30km/h vaut une amende de 135 euros et entre un et six points retirés du permis, selon l’ampleur de l’infraction.

Bruit et pollution

Outre l’argument de la sécurité routière, la municipalité espère réduire le nombre de décibels engendrés par la circulation grâce à cette limitation. «Le gain est à peu près de trois décibels. Alors ça peut paraître très peu, mais en fait c’est un gain ressenti de la moitié. C’est comme si on entendait deux fois moins le bruit lié à la circulation automobile», a plaidé sur Franceinfo David Belliard, adjoint à la mairie.
Limiter autant la vitesse aurait toutefois un impact négatif sur la pollution. En effet, selon l’étude du Cerema (Centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), les émissions de CO2 sont très importantes à faible vitesse, jusqu’à 30km/h, aggravées par les arrêts et redémarrages à répétition. Les rejets sont à leur valeur minimale entre 60 et 70km/h.
Mais cette mesure pourrait tout de même avoir indirectement un impact positif sur l’environnement. «Je pense aussi qu’une partie de la stratégie consiste à créer de la congestion dans un premier temps pour que petit à petit, les conducteurs utilisent moins leurs voitures», a souligné dans Libération Tony Renucci, directeur général de l’association Respire.
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