Mistral, un jouet toujours plus coûteux pour Paris

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La France devrait revoir le montant total des indemnisations pour la non-livraison des porte-hélicoptères Mistral à la Russie, selon le dirigeant du Parti de Gauche (PG) et député européen Jean-Luc Mélenchon.

Le montant de l'indemnisation pour la rupture du contrat avec la Russie a été incorrectement évalué et ne se limitera pas au coût établi auparavant (949.754.859 euros), a estimé le député européen.

"Le coût de cette annulation est bien plus élevé. Le coût brut atteindra au moins deux milliards d'euros et peut-être jusqu'à 7.5 milliards d'euros. Le montant final dépendra du délai de revente à un autre pays des Mistral", a précisé M. Mélenchon.

Les dépenses du gouvernement français ne se borneront pourtant pas à la somme mentionnée, d'après lui. Plus précisément, le démontage des éléments russes intégrés aux deux navires "coûterait plusieurs dizaines voire quelques centaines de millions d'euros", sans parler de la probabilité d'une décote sur le prix de revente à un autre pays.

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De plus, la mise aux normes du nouveau pays acheteur, bien qu'impossible à chiffrer pour le moment, sera "très coûteuse si ce pays devait être membre de l'OTAN comme le Canada", a souligné M. Mélenchon.

Le coût géopolitique de la résiliation du contrat est aussi sous-estimé pour la France, a-t-il également fait remarquer.

"La remise en cause de ventes de matériels militaires sous la pression des Etats-Unis porte atteinte à la confiance que peuvent avoir des pays à l'égard de la France, de son indépendance, de sa parole", a ajouté le politique français.

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Le contrat signé entre la France et la Russie en 2011 portait sur une bagatelle de 1.2 milliards d'euros pour la livraison de deux porte-hélicoptères Mistral. Début août, Vladimir Poutine et son homologue français François Hollande sont arrivés à un accord pour résilier le contrat de construction et de livraison des deux Mistral conformément auquel la France aurait "la pleine propriété et la libre disposition des deux bâtiments", tandis que la Russie serait "intégralement remboursée".

Parmi les potentiels acheteurs des porte-hélicoptères on peut citer l'Inde, le Brésil, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Vietnam et l'Egypte, mais il serait toutefois difficile pour Paris de vendre les Mistral à d'autres pays, les bâtiments étant construits conformément aux exigences russes.

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