La responsable de la vidéosurveillance de Nice dénonce les pressions de l'Intérieur

© AP Photo / Luca Brunopolice de Nice
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La policière municipale en charge de la vidéosurveillance le soir de l'attentat de Nice affirme avoir reçu des pressions du ministère de l'Intérieur pour modifier son rapport sur le dispositif policier le 14 juillet.

Interrogée par le JDD, Sandra Bertin affirme que le lendemain du drame, elle a été mise en relation avec un "représentant" du ministère de l'Intérieur qui lui a demandé "un compte-rendu signalant les points de présence de la police municipale, les barrières".

Le problème est que la responsable affirme ne pas avoir vu les effectifs de police nationale à proximité de la zone où est survenu le drame qui a coûté la vie à 84 personnes et fait plus de 300 blessés.

"La police nationale était peut-être là, mais elle ne m'est pas apparue sur les vidéos", assure Mme Bertin, secrétaire générale du Syndicat autonome de la fonction publique territoriale (SAFPT) de Nice, cosignataire d'une lettre ouverte à Manuel Valls déplorant le manque de considération de la police municipale par le gouvernement.

Selon Sandra Bertin, son interlocuteur lui a demandé "d'envoyer par email une version modifiable du rapport, pour «ne pas tout retaper»".

"J'ai été harcelée pendant une heure, on m'a ordonné de taper des positions spécifiques de la police nationale que je n'ai pas vu à l'écran", rapporte-t-elle.

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A Nice, il n'y avait pas de contrôle des sacs à cause du manque de policiers
"J'ai finalement envoyé par e-mail une version PDF non modifiable et une autre modifiable. Puis, quelques jours plus tard, la sous-direction antiterroriste m'a demandé d'effacer les bandes des six caméras que j'ai mentionnées dans mon rapport, celles qui ont filmé la tuerie. On nous a demandé, pour les besoins de l'enquête, d'extraire huit jours de bande sur 180 caméras. Et maintenant il faudrait en effacer certaines pour empêcher leur diffusion au public", ajoute-t-elle.

Jeudi dernier le journal Libération a déjà dénoncé des "failles" dans le dispositif et des "mensonges" du gouvernement, assurant qu'une seule voiture de police municipale barrait l'entrée de la zone piétonne de la Promenade des Anglais. Pourtant le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a qualifié de "contre-vérités" les informations du quotidien.

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