Primaire à gauche : pourquoi l’absence de sondage n’inquiète pas

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Paris - Sputnik Afrique
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À moins de trois semaines de la primaire de la gauche, Le Parisien-Aujourd’hui en France a décidé de ne plus commander de sondages sur les intentions de vote, et ce durant toute la campagne présidentielle. Une décision que le PS prend avec philosophie : seul le résultat final compte.

Sondage: les perceptions et attentes des Français - Sputnik Afrique
À qui profite l’absence de sondage pour la primaire de la gauche?
Ils nous avaient aveuglés durant la primaire à droite, aujourd'hui ils brillent par leur absence : où sont passé les sondages ? Le journal Le Parisien a pris la décision solennelle de ne plus y recourir, et ce « pendant toute la durée de la campagne présidentielle ». Le journal choisit de privilégier le reportage pour faire remonter les attentes des Français, car ces enquêtes ne reflètent pas la réalité du terrain. C'est le moins qu'on puisse dire : 2016 a été une année maudite pour les sondages. Que ce soit avec le Brexit, l'élection de Donald Trump, ou dernièrement avec l'élection de François Fillon. Adhésion et votes populaires pour la primaire à gauche : comment prendre la température en l'absence de sondages ?

« Nous n'avons pas à commenter. Ce qui importe, comme tout scrutin, ce n'est pas la température, c'est le résultat », tranche Rachid Temal, Secrétaire national chargé de la coordination et de l'organisation de la primaire.

Élysée - Sputnik Afrique
À gauche, quel droit d’inventaire… pour quel candidat ?
La crédibilité des instituts de sondage a été mise à mal. Les sondeurs et les médias ont été critiqués pour leur manque de capacité à anticiper les résultats définitifs. Le Parisien ne remet pas en cause les méthodologies des instituts. Pourtant, elles ne sont pas infaillibles : il y a eu un problème d'échantillon avec la primaire de la droite et du centre, estime Jean Chiche, chercheur en statistiques mathématiques au CNRS. La méthode classique qui consiste à demander à une population très large, la certitude qu'elle a d'aller voter n'est pas suffisamment opératoire pour définir le corps électoral qui va se déplacer. La primaire à droite était organisée par un parti, mais elle était ouverte à tous, ce qui change encore la donne, explique Yannick Trigance, Conseiller régional PS Île-de-France :

« Est-ce que les gens ont besoin de sondage pour savoir pour ce qu'ils vont voter ? Je n'ai pas l'impression que les gens votent en fonction des sondages. […] Quand on voit le vote de la droite et qu'on regarde le corps électoral et le profil des votants, ça ramène les choses à une juste réalité : ce n'est pas parce que Fillon l'a emporté haut la main dans cette primaire qu'il sera élu président de la République. »

Manuel Valls - Sputnik Afrique
Selon Valls, sa «candidature est une révolte», son objectif de «renverser les pronostics»
Depuis le 17 décembre, la liste définitive de candidats de la Belle Alliance Populaire est connue, mais le dernier sondage date du 9 décembre. Réalisé par Harris Interactive pour France Télévisions, il donne Manuel Valls (45 %) et Arnaud Montebourg (28 %) favoris. Le deuxième tour est au coude à 51 % contre 49 %. On est loin de l'année 2011, lorsque Manuel Valls  se portait candidat au scrutin organisé par le PS, en vue de 2012. Il obtenait un peu plus de 5 % des suffrages au premier tour de la primaire, loin derrière Montebourg et ses 17 %. Alors que la primaire de la gauche est dans moins de trois semaines, aucun favori ne semble émerger parmi les sept candidats, sept programmes, et quatre formations politiques différentes :

« Je rappelle que c'est une primaire qui est effectivement ouverte, elle fait large place au débat. Nous avons la moitié des candidats qui ne sont pas écologistes. Ce qui montre une capacité d'ouverture très importante, contrairement à la primaire de la droite où des candidats n'étaient pas membres du parti Les Républicains. Nous avons fait le choix d'avoir une primaire très ouverte sur la gauche et l'écologie. »

Manuel Valls et François Hollande - Sputnik Afrique
La gauche française navigue toujours à vue
Cette année, 7 600 bureaux de vote ouvriront dans toute la France. C'est moins qu'en 2011, où l'on en comptait 9 200. À titre de comparaison, c'est environ un quart de bureaux de moins qu'à la primaire de la droite et du centre en novembre. Moins de bureaux, mais aussi moins d'adhérents : alors que le Parti socialiste vise les 500 000 adhérents en 2017, Le Parisien révélait en avril qu'ils n'étaient plus que 86 171 à jour de cotisation fin 2015. Mais Rachid Temal se veut rassurant :

« Nous avons tiré l'expérience de 2 011. Nous avons bien vu qu'il y avait des écarts, entre tel et tel bureau de vote dans tel département. Donc nous avons aussi localement ajusté cela. La question est simple : est-ce qu'aujourd'hui nous sommes en capacité d'accueillir de façon conséquente les électeurs qui souhaitent voter les 22 et 29 janvier, la réponse est "oui". »

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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