Les deux plus gros partis politiques sont-ils en train d'imploser sous nos yeux? C'est en tout cas ce qu'estime Jérôme Dubus, élu du XVIIe, conseiller de Paris, qui vient de quitter le navire Fillon pour… Emmanuel Macron.
« Le PS est en coma avancé, et Les Républicains risquent de suivre le même chemin. L'élection présidentielle, c'est l'élection qui recompose et qui permet de balayer toutes les lignes. Ça s'est fait dans d'autres pays. C'est en train de se faire en France. »
« Il a perdu en crédibilité, il s'est fragilisé, il n'est plus audible. On ne peut pas faire campagne et se défendre », explique Jérôme Dubus. François Fillon n'a « aucune chance de gagner maintenant » et continuer à le soutenir est « hypocrite ».
« C'est un contre-feu, pour essayer de ne pas choisir. On ne peut pas rester à l'abri, sans rien dire et avec un choix à faire en avril. C'est un peu facile. Et ça n'a aucune chance d'aboutir. »
Malgré les défections qui se multiplient chez les Républicains, Jérôme Dubus refuse de parler de fracture idéologique:
« Comme souvent à droite, ce n'est pas un problème de personne. Durant la primaire, les programmes présentés n'étaient pas si éloignés que ça. C'est un problème de personnalité et de capacité à faire porter un message, qui visiblement ne passe plus. »
Côté PS, la défiance vis-à-vis du vainqueur de la primaire, Benoît Hamon va croissante. Isolé par un « discours extrêmement radical », mortifié par l'accord passé avec les Verts, Hamon n'en finit pas de se mettre une partie de sa formation politique à dos. Face la perspective repoussante d'un face à face Fillon-Le Pen, l'ex-Premier ministre Manuel Valls est sorti de son silence, exprimant ses doutes sur la « crédibilité » de Hamon, alors qu'il avait enjoint ses soutiens à rester « ensemble » et à ne pas aller « ailleurs ».
« Pour le PS, c'est une vraie fracture idéologique: la gauche du PS n'a pas fait sa révolution idéologique. Il est sur un vieux schéma, on l'a bien vu avec les frondeurs et la candidature de Benoît Hamon. Et il y a toute une partie, la gauche du gouvernement, qui souhaite, je pense, avancer maintenant avec Emmanuel Macron. »
« À l'occasion des législatives, il est évident qu'on va vers une recomposition politique. C'est l'occasion, au moment de la présidentielle et des législatives, de permettre une recomposition. Au sein des Républicains, des gens pensent strictement la même chose, mais ne sont pas d'accord sur des problèmes de personnes. Certains pensent que le programme d'Emmanuel Macron est bon, et franchiront le pas au moment des législatives. ».