#EmmanuelHollande, pourquoi ce hashtag est-il si populaire?

© AFP 2023 LIONEL BONAVENTUREEmmanuel Macron
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Comment expliquer le succès du sobriquet #EmmanuelHollande qui reste l’un des mots-tendance sur Twitter? Parmi les raisons possibles, l’impopularité du gouvernement Hollande, le soutien apporté par le Président sortant et les médias mainstream à Emmanuel Macron. Sputnik a interrogé des cyberactivistes anti-Macron et un expert de l’IRIS à ce sujet.

#EmmanuelHollande est un hashtag qui a marqué la campagne présidentielle française 2017. Inventé par des militants de droite, il s'est vite propagé sur Internet, y compris parmi les militants de gauche, portant un coup dur à la campagne d'Emmanuel Macron. 

L'expression est née le 8 avril, lorsque François Fillon, candidat Les Républicains, a lancé l'expression #EmmanuelHollande pendant un meeting. L'expression visait à discréditer l'ancien ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, choisi par le Président François Hollande pour lui succéder bien que le Président affirme ne pas vouloir lui apporter son soutien pour ne pas le pénaliser.

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Publié par Damoclès sur jeudi 20 avril 2017

« Dans ce contexte, celui qui se présente comme le candidat du renouveau pourrait bien pâtir de cette nouvelle image qui s'est répandue sur les réseaux sociaux et provoquer un sentiment répulsif », explique à Sputnik un représentant du mouvement Damoclès, très présent sur Facebook et Twitter, qui a lancé une campagne numérique contre Macron sur les réseaux sociaux après la naissance du hashtag #EmmanuelHollande.

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Publié par Damoclès sur mardi 18 avril 2017

L'expression a vite été reprise par les représentants de tout le spectre politique, de la droite au Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, d'après le militant.

À son avis, « les Français en sont de plus en plus conscients, mais cette campagne #EmmanuelHollande leur a vraiment permis de prendre conscience et d'inscrire dans leur esprit qu'Emmanuel Macron c'est François Hollande, c'est la continuité du quinquennat actuel » de François Hollande.

François-Bernard Huyghe, spécialiste en communication et en cyberstratégie, et directeur de recherche à l'IRIS, n'est pas surpris par la popularité du hashtag initialement rendu populaire par les partisans de Fillon. Un hashtag, « c'est par définition pour circuler », d'après lui.

« On a beaucoup pensé à une piste filloniste, il y a des réseaux sociaux fillonistes, ce sont probablement les mêmes qui ont lancé Ridicule TV, qui font des vidéos ridiculisant Macron. En l'occurrence, ce n'est pas bien compliqué à comprendre, puisqu'il s'agit de relayer un des thèmes de leur candidat […]. Cela ne m'étonnerait pas que le hashtag ait commencé à circuler, probablement d'abord dans la fachosphère, et probablement aussi dans la mélenchonosphère, qui a des militants très présents sur les réseaux sociaux », a indiqué M. Hyughe.

L'apparition du hashtag a eu un effet négatif pour l'image d'Emmanuel Macron. L'agence Filteris, a constaté une baisse significative du poids numérique de ce candidat — de l'ensemble des interactions sur les réseaux qui lui sont favorables — depuis le début de la campagne #EmmanuelHollande, d'après un représentant de Damoclès.

Publié par FILTERIS sur jeudi 20 avril 2017

En plus, « il y a eu des dizaines de milliers de tweets la première journée avec le mot-dièse, puis c'est resté très haut pendant plusieurs jours. Il y a eu plus de messages critiques de Macron en un jour, que de messages positifs en une semaine », a-t-il annoncé.

​Où sont donc les origines de ce phénomène ? Probablement dans le fait qu'Emmanuel Macron soit perçu comme le candidat des médias mainstream et dans l'impopularité de François Hollande qui oblige les candidats à la présidence à insister sur leur rupture avec le gouvernement sortant en vue d'obtenir des points.

« Il y a quelque chose de clairement hallucinant, c'est la première fois dans l'histoire de la Ve République et des élections présidentielles qu'il n'y a aucun parti qui assume le passé, qui soit le parti sortant ; puisque Hamon a fait tout son succès à la primaire sur le fait qu'il ait quitté le gouvernement, qu'il se soit opposé à la loi travail, de l'avoir constamment critiquée », a précisé M. Huyghe.

Dans ce contexte, la mission d'Emmanuel Macron, bénéficiant du soutien de François Hollande, s'avère plutôt difficile :

« Dans un numéro d'équilibriste où il faut attirer à gauche, ne serait-ce que par l'argument du vote utile, et attirer à droite en attirant avec l'argument que ce ne sera pas comme Hollande et que ce sera clairement une alternance », conclut l'expert de l'IRIS.

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