Le rappeur AK a tourné sans autorisation deux clips dans un quartier nord de Nice, dans lesquels des bandes de jeunes masqués déambulent en brandissant des fusils, des kalachnikovs et des battes de baseball, et s'est retrouvé dans le collimateur de la mairie de la ville, relatent les médias français.
Christian Estrosi, le maire de Nice, a condamné fermement dans un communiqué de presse la réalisation et la diffusion des clips du rappeur AK, «qui répandent un sentiment de haine envers la France».
Je condamne fermement la réalisation et la diffusion des clips du rappeur AK, dont le nom d’emprunt est déjà en lui-même un appel à la violence. Je demande à la justice de prononcer des sanctions exemplaires et dissuasives à l’issue de l’enquête actuellement en cours. #Nice06 pic.twitter.com/WL1Mr3161I
— Christian Estrosi (@cestrosi) 14. November 2018
Il a également demandé à la justice de prononcer «des sanctions exemplaires et dissuasives à l'issue de l'enquête actuellement en cours».
Le communiqué de presse n'a pas tardé à provoquer des réactions mitigées sur les réseaux sociaux. Alors que certains ont dénoncé un affront à la liberté d'expression.
C'est donc ça la "liberté d'expression" comme vous dites, voici la France d'aujourd'hui, si vous commencez à censuré les rappeurs, vous n'êtes pas sortie de l'auberge, ensuite, un "appel à la violence"? Absolument déplorable…
— Mizaru. (@MizaruOfTheWeb) 15. November 2018
Et vos réunions secrètes a l Élysée, vous condamnez aussi?😁😂 pic.twitter.com/cMdlRuRJYX
— NISSA 06 (@NISSA066) 14. November 2018
Pas très Charlie cette condamnation
— Circle piteur (@Leloupquidort) 14. November 2018
D'autres ont au contraire soutenu les mesures annoncées par la mairie.
D'après Nice-Matin, la mairie compte désormais déposer une plainte pour «atteinte à l'image de la ville, atteinte au droit à l'image, entrave à la libre circulation et dégradations de lieux publics».
Par ailleurs, deux participants du clip, notamment AK en personne, ont été interpellés pour occupation illégale du domaine public pour comparaître en 2019. Concernant les armes utilisées dans les clips, le procureur de la République de Nice Jean-Michel Prête a confirmé qu'il s'agissait en fait d'armes factices.