Castaner rétorque au Défenseur des droits: «Le LBD est seulement un moyen de défense»

© AFP 2023 Zakaria ABDELKAFIUn policier avec un LBD sur les Champs-Élysées
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Alors que le Défenseur des droits Jacques Toubon décompte plusieurs personnes blessées par des LBD au cours des manifestations des Gilets jaunes, Christophe Castaner a répondu indirectement à cette déclaration refusant d’abandonner les LBD: «Vous mettez quoi à la place dans les mains des policiers?»

Malgré les demandes du Défenseur des droits Jacques Toubon de suspendre l'usage des lanceurs de balles de défense (LBD) par les forces de l'ordre, notamment lors des manifestations des Gilets jaunes, en raison de la «dangerosité» de ces armes, le ministère de l'Intérieur campe sur ses positions.

Se prononçant au micro d'Europe 1 ce vendredi matin, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a expliqué l'utilisation des LBD par la nécessité de «continuer à protéger l'ordre public»:

«Vous mettez quoi à la place dans les mains des policiers?», a déclaré le locataire de la place Beauvau. «Les policiers ont des moyens de défense, […] le LBD est seulement un moyen de défense. Il leur permet, dans les cas où ils sont acculés, de se libérer».

Et d'ajouter: «Si vous supprimez les moyens de défense de nos forces de l'ordre, il leur reste quoi? Le contact physique, et il y aura certainement beaucoup plus de blessés. Ou il reste l'utilisation de leurs armes de poing, qui est la solution ultime… Nous avons besoin de pouvoir utiliser des lacrymogènes, des outils comme des LBD. Ce sont des armes de protection et de neutralisation face à des assaillants».

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Quant aux chiffres annoncés la veille par le Défenseur des droits, où 12 des 25 saisines (dont certaines collectives) enregistrées depuis le début de la contestation des Gilets jaunes évoquent des tirs de balles de défense, Christophe Castaner a concédé qu'«il se pouvait que les LBD soient mal utilisés».

La veille, interrogé devant le Sénat sur la possibilité d'interdire l'usage des LBD pour le maintien de l'ordre, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez avait déjà balayé l'idée, arguant du fait que les policiers auraient pu être «lynchés» sans ces armes.

Les déclarations du ministère de l'Intérieur ont rapidement déclenché un tollé sur les réseaux sociaux. Mais si les uns ont soutenu la position du gouvernement, d'autres ont comparé cette initiative à «des règles d'engagement de temps de guerre».

Face à la taxe sur les prix du carburant, de nombreux Français sont descendus dans les rues depuis le 17 novembre 2018. Les mobilisations des Gilets jaunes ont régulièrement dégénéré en affrontements entre manifestants et forces de l'ordre.

Depuis le début des manifestations des Gilets jaunes, les forces de l'ordre ont recours aux gaz lacrymogènes, à des grenades de désencerclement, à des grenades assourdissantes et à des tirs de lanceur de balle de défense (LBD). Tout au long des actions du mouvement, ces tirs ont blessé un grand nombre de manifestants, dont 93 grièvement, selon ChekNews.

De plus, une pétition a été créée sur le site change.org, demandant à l'Onu d'ouvrir une enquête sur les violences policières à l'encontre des Gilets jaunes.

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