Nicole Belloubet a démenti mardi instrumentaliser la justice à des fins politiques lors de la tentative de perquisition des locaux de Mediapart, le 4 février. Prise à partie par le député de La France insoumise Ugo Bernalicis, qui dénonçait l'«instrumentalisation politique des forces de police et du parquet», la garde des Sceaux a déclaré: «Je suis attachée au principe de la liberté de la presse et à la protection du secret des sources, je crois que ce sont des pierres angulaires pour notre démocratie».
Mme Belloubet a également profité de cette occasion pour lancer une pique à l'encontre de LFI. «Paris n'est pas Caracas», a-t-elle déclaré, faisant référence au soutien apporté par le parti de Jean-Luc Mélenchon à Nicolas Maduro.
Ces propos ont suscité une vive réaction de Mediapart, qui n'a pas tardé à répondre à la garde des Sceaux, l'accusant d'un «grossier mensonge».
Dans un communiqué publié sur son site, le journal explique avoir remis, lundi après-midi, sept enregistrements à la suite d'une demande en ce sens faite le 1er février par les juges d'instruction.
«Contrairement à ce qu'affirme la garde des Sceaux, Mediapart avait indiqué dès vendredi faire droit à la demande de réquisition des juges», peut-on lire dans ce communiqué.
Après la diffusion, le 31 janvier, d'enregistrements de conversations entre l'ancien chargé de mission de l'Élysée Alexandre Benalla et Vincent Crase, autre protagoniste des événements du 1er mai, Mediapart a témoigné sur son compte Twitter concernant une tentative de perquisition de ses locaux le 4 février.
Comme le précise le média qui promet de livrer plus de détails dans des publications à venir, deux procureurs, accompagnés de trois policiers, ont voulu perquisitionner ses locaux et ce, dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet «pour [notamment] atteinte à la vie privée de M.Benalla suite à nos révélations de la semaine dernière».