Gilets jaunes: à Toulouse, trois photographes «délibérément» visés par la police

© SputnikL'acte 13 des Gilets jaunes à Paris
L'acte 13 des Gilets jaunes à Paris - Sputnik Afrique
S'abonner
«On sent clairement une tension des forces de l'ordre envers les médias», a déclaré à l'AFP un journaliste qui est venu samedi dernier couvrir les manifestations des Gilets jaunes à Toulouse en compagnie de deux autres confrères, dont l'un a été «délibérément» visé par les forces de l'ordre et blessé.

Trois photographes qui couvraient, samedi dernier, la manifestation des Gilets jaunes à Toulouse ont affirmé avoir été «délibérément» visés par les forces de l'ordre. L'un d'eux ayant été blessé à la cuisse, comme il le précise, par une grenade, a relaté ce dimanche l'AFP.

«Si je montre cette blessure, c'est pour dénoncer une attaque des forces de l'ordre délibérée contre la presse», a écrit sur sa page Facebook Valentin Belleville, photographe indépendant à l'agence Hans Lucas.

La tension était très perceptible samedi après-midi sur la place du Capitole, à Toulouse, entre les manifestants descendus au nombre de plusieurs milliers dans les rues pour l'acte 13 de la mobilisation des Gilets jaunes, témoigne la presse. Aux jets de projectiles de certains d'entre eux, les forces de l'ordre ont répliqué par l'usage du canon à eau et des LBD.

«Nous sommes tous trois complètement isolés. Les manifestants sont à 50 m derrière, il n'y a aucun danger pour les forces de l'ordre. Je suis le plus proche de la police, mes collègues sont juste derrière moi. Nous portons casques estampillés “Presse”, brassards, nos appareils sont imposants et visibles», a encore indiqué Valentin Belleville.

Toutefois, les trois reporters décident «de s'extraire des manifestants pour ne pas se trouver entre les forces de l'ordre et eux», a expliqué à l'AFP Ulrich Lebeuf, photographe de Libération à Toulouse, qui se trouvait avec Valentin Belleville et un autre confrère, Eric Lerbret.

L'acte 13 des Gilets jaunes à Paris - Sputnik Afrique
EN DIRECT Acte 13 à Paris: une main arrachée, heurts et voitures incendiées
«Une grenade» a explosé aux pieds de Valentin Belleville, a poursuivi l'agence, ajoutant qu'Ulrich Lebeuf, qui est reporter photo depuis 20 ans, l'avait identifiée comme «une grenade de désencerclement».

Pour Eric Lerbret, le troisième photographe, il ne fait «aucun doute» qu'ils ont été ciblés. 

«Nous sommes conscients des risques que nous prenons en couvrant ces manifestations, mais notre responsabilité s'arrête du moment où nous sommes délibérément visés», a-t-il dit à l'AFP.

Il a regretté que les photographes et vidéastes soient de plus en plus touchés «dans un contexte de montée en puissance des violences».

«Je demande des explications. Pourquoi des journalistes identifiés ont-ils été visés? On sent clairement une tension des forces de l'ordre envers les médias, ceux qui font des images», s'est insurgé Ulrich Lebeuf.

Les trois photographes ont affirmé avoir fait un signalement à l'Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) et ont ajouté qu'ils allaient porter plainte.

Sollicitée par l'AFP, la préfecture de Haute-Garonne n'a donné aucun commentaire. Elle avait fait précédemment état de cinq blessés, dont quatre membres des forces de l'ordre. Dix-sept personnes ont été interpellées.

Depuis le début de la mobilisation des Gilets jaunes, le 17 novembre, Toulouse reste l'un des grands centres de manifestations qui sont régulièrement marquées par des violences.

Samedi, environ 6.000 manifestants se sont mobilisés, selon la police. Des Gilets jaunes contactés par Actu Toulouse ont estimé pour leur part qu'ils étaient 15.000 dans la Ville rose.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала