En se prononçant le 7 mars devant le Sénat, le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nunez a précisé le nombre de tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) enregistrés depuis le début du mouvement des Gilets jaunes.
«Chaque tir étant précisément enregistré, nous savons qu'il y a eu 13.095 tirs de LBD depuis le début du mouvement», a-t-il déclaré.
«Au total depuis le début du mouvement dit des Gilets jaunes, on compte environ 2.200 blessés parmi les manifestants, et 83 enquêtes en cours à l'IGPN et à l'IGGN impliquant des faits concernant des tirs de LBD», a-t-il précisé.
Le secrétaire d'État à l'Intérieur s'est exprimé à ce sujet à l'occasion de l'examen d'une proposition de loi du groupe CRCE (Communiste, républicain, citoyen et écologiste) demandant l'interdiction de l'usage des LBD lors des manifestations.
Selon M.Nunez, «le LBD répond à la multiplication des situations où les forces de l'ordre se trouvent aux limites de la légitime défense».
«Si nous supprimions le LBD, il ne resterait dans bien des cas que le corps à corps ou les armes de service», a-t-il ajouté.
Selon le responsable français, des «casseurs» et des «agresseurs» provoquent le recours aux LBD.
«S'il n'y avait pas de casseurs, s'il n'y avait pas d'agresseurs, il n'y aurait aucun tir de LBD», estime-t-il.
Le 6 mars, le Haut-commissaire de l'Onu aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a demandé à la France d'ouvrir une enquête sur «l'usage excessif de la force» pendant les manifestations des Gilets jaunes.
Le Conseil d'État a rejeté début février la demande de suspension de l'usage des lanceurs de balles de défense (LBD). Il avait été saisi par la CGT, la Ligue des droits de l'Homme, le syndicat de la magistrature et le syndicat des avocats de France, qui jugent leur usage dangereux, ainsi que des personnes blessées par des tirs à Nîmes et Montpellier.