Témoignages des Gilets jaunes blessés à Bordeaux le 8 décembre dernier

© SputnikPlace de la République à Bordeaux lors de l'acte 20 des Gilets jaunes
Place de la République à Bordeaux lors de l'acte 20 des Gilets jaunes - Sputnik Afrique
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Les Gilets jaunes ont joué ce samedi l'acte 20 de leur mouvement dans plusieurs villes de France, notamment à Bordeaux, où deux victimes des violences policières du 8 décembre dernier, Antoine et «Jim», sont revenus sur ces épisodes douloureux de leur vie au micro de Sputnik.

La ville de Bordeaux est devenue ce samedi le centre d'attraction de nombreux manifestants pour l'acte 20 de la mobilisation des Gilets jaunes. Selon France Bleu, au moins 5.000 manifestants s'étaient rassemblés dans la ville à 14h00. Les forces de l'ordre bordelaises ont fait usage de gaz lacrymogène.

Deux manifestants, Antoine, qui a eu une main arrachée le 8 décembre, et «Jim», qui a perdu un œil le même jour, se sont entretenus avec Sputnik et ont expliqué pourquoi ils répondaient toujours présents.

Antoine a perdu une main en ramassant une grenade lors de heurts entre policiers et manifestants à Bordeaux.

«Je n'étais pas au courant qu'ils utilisaient des grenades, quand je l'ai vu rouler à mes pieds. Je me suis juste dit que c'était du lacrymo», a-t-il expliqué, précisant avoir voulu ramasser le projectile pour «l'écarter». «C'était la première manif' Gilets jaune que je faisais, cela faisait très longtemps que je n'étais pas allé en manif'».

S'il défile à Bordeaux pour défendre les revendications des Gilets jaunes, il a fait également part à notre correspondante d'un autre de ses combats, celui «contre la répression policière».

«Aujourd'hui c'est de pire en pire», a-t-il affirmé.

«Je me suis lancé dans le combat de l'interdiction du flashball [LBD, ndlr] et de la GLI-F4 [Grenade Lacrymogène Instantanée de type F4, ndlr], qui sont pour moi des armes de guerre utilisées uniquement en France, alors que dans les autres pays d'Europe ils arrivent à gérer des manifestations tout aussi violentes, sans ces armes, avec juste de la prévention, du renseignement et — oui, effectivement — des matraques. Mais entre des bras cassés et des mains explosées il y a quand même une énorme différence pour moi.»

Un second manifestant, Jean-Marc, intervient. Cet ancien militaire de carrière surnommé «Jim» a lui aussi été blessé lors d'un précédent rassemblement bordelais.

«Pourquoi on serait chez nous dans un canapé à regarder BFM TV?», intervient un second manifestant, Jean-Marc.

Cet ancien militaire de carrière surnommé «Jim» a lui aussi été blessé lors d'un précédent rassemblement bordelais.

«La même journée qu'Antoine, 10 minutes après, je me suis fait shooter par la Bac bordelaise parce que j'ai voulu protéger ma femme […] J'ai plus d'œil, j'ai 50 vis, une trentaine de plaques pour me refaire tout le côté droit…», a-t-il confié à Sputnik.

Jérôme Rodrigues - Sputnik Afrique
Bordeaux, «ville morte» pour l’acte 20 des Gilets jaunes? Rodrigues témoigne à Sputnik
Ce samedi, les Gilets jaunes se sont de nouveau vus interdire de manifester sur les Champs-Élysées. Christophe Castaner a qualifié la demande de tenir un tel rassemblement de «provocation à de nouvelles violences».

Les rassemblements du 30 mars ont été interdits également à Saint-Étienne, à Épinal et à Rouen par crainte de violences et de la venue de casseurs.

Le maire de Bordeaux, Nicolas Florian, a décrété «la ville morte à Bordeaux» en demandant à ses habitants de rester chez eux, par anticipation d'une «journée apocalyptique».

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