Un avocat de Gilets jaunes: les autorités violent la loi en réprimant le mouvement

© Sputnik . Irina Kalashnikova / Accéder à la base multimédiaLa police française lors d'une manifestation des Gilets jaunes à Paris (archive photo)
La police française lors d'une manifestation des Gilets jaunes à Paris (archive photo) - Sputnik Afrique
S'abonner
Les autorités «violent la loi» lors des manifestations des Gilets jaunes et, si elles le font pour maintenir l’ordre, «on ne peut pas dire qu’on est véritablement dans un État de droit», estime Raphaël Kempf, avocat de Gilets jaunes, commentant la censure de la loi anticasseurs par le Conseil constitutionnel sur le plateau de BFM TV.

Par sa décision de censurer un article de la loi anticasseurs, le Conseil constitutionnel a démontré que le gouvernement et la police violaient la loi et la Constitution dans leur répression du mouvement des Gilets jaunes, a déclaré à BFM TV Raphaël Kempf, avocat au barreau de Paris, qui a défendu plusieurs personnes interpellées pendant les manifestations et victimes de violences policières depuis le début du mouvement.

«Le gouvernement et la police violent la loi, violent le droit dans la répression policière et judiciaire du mouvement des Gilets jaunes. Et en faisant cette loi [anticasseurs, ndlr], le gouvernement viole non seulement la loi, mais aussi la Constitution», a indiqué Me Kempf.

L'acte 5 des Gilets jaunes sous haute surveillance à Paris, 15 décembre 2018 - Sputnik Afrique
«Censure politique»: défendant les Gilets jaunes, le PDG de Sud Radio est viré de Twitter
Selon lui, les gardes à vues préventives «qui pour un très grand nombre […] étaient des privations de liberté sans fondement» en sont la preuve.

«Les personnes étaient gardées à vue pendant la durée de la manifestation du samedi, parfois le dimanche, sur ordre du procureur de la République qui […] ont donné des ordres au substitut du procureur de la République à Paris de garder les manifestants en garde à vue même s’il n’y avait rien contre eux. C’est une illégalité qui est flagrante», a relevé l’avocat.

D’après Me Kempf, les mesures prises par la police et le gouvernement pendant le mouvement des Gilets jaunes pourraient être un signe d’une grande difficulté de maintenir l’ordre, mais aussi un signe que la France risque de cesser d’être un État de droit.

«Du point de vue de tout citoyen qui se félicite de vivre dans un État de droit […], l’État doit respecter la loi. C’est un principe fondamental et on ne peut pas dire qu’on est véritablement dans un État de droit lorsque l’État se dit que: "pour faire face à des difficultés dans le cadre du maintien de l’ordre je vais passer outre des obligations qui s’imposent à moi en tant qu’État, en tant que détenteur de la contrainte"», a-t-il estimé.

Acte 21 des Gilets jaunes à Paris, le 6 avril 2019 - Sputnik Afrique
L’acte 21 des Gilets jaunes sous le signe de la censure partielle de la loi anticasseurs
Dans une situation où il y a une colère réelle dans le pays, les autorités ne doivent pas répondre «par des mesures qui mettent plus de police, de répression, de prisons et de privations de liberté», a-t-il également préconisé.

«En gros, on répond à la colère réelle dans ce pays uniquement avec le bâton. Et c’est cela qui est problématique», a conclu Me Kempf.

Début avril, le Conseil constitutionnel a censuré l'article de la loi «anticasseurs», votée le 12 mars, qui permettait à l'autorité administrative d'interdire de manifestation toute personne présentant une «menace d'une particulière gravité pour l'ordre public». Il a par contre validé les autres dispositions du texte qui autorisaient notamment les fouilles de sacs et de véhicules aux abords des manifestations et créaient un délit de dissimulation volontaire du visage puni d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала