Un député PS reproche à Castaner de parler comme Salvini, le ministre français riposte

© AP Photo / Michel Euler Christophe Castaner
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Suite à la polémique déclenchée par ses propos vendredi à l'issue d'une réunion des ministres du G7 concernant la «complicité» des associations d'aide aux migrants en mer avec les passeurs, Christophe Castaner a expliqué mardi n'avoir jamais mis en doute la sincérité des ONG.

Lors d'une récente séance de questions au gouvernement, Christophe Castaner a échangé avec Joël Aviragnet, élu PS de la Haute-Garonne qui lui avait reproché «d'avoir couvert de honte le pays» par ses propos «inadmissibles» sur les associations d'aide aux migrants en mer et de parler comme Matteo Salvini.

«Mon propos sur le rôle des ONG pour sauver des vies ne souffre d'aucune ambiguïté. Je n'ai jamais remis en doute la sincérité des ONG», a souligné Christophe Castaner dans une vidéo publiée sur son compte Twitter et dans laquelle il dénonce des «contre-vérités». «Il est documenté qu'il y a eu dans certains cas des interactions entre des passeurs et certaines ONG», ajoute-t-il cependant. «Ces faits je ne les invente pas […] ils proviennent notamment de deux rapports de Frontex en novembre et décembre 2016.»

L'association de secours en mer aux migrants, SOS Méditerranée, l'a également appelé à retirer ses propos, selon lesquels il y avait des contacts téléphoniques directs «avec des passeurs qui facilitaient le départ des migrants depuis les côtes libyennes» et que «les ONG, dans ce cas-là, ont pu se faire complices» de ces derniers.

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L'association estime, dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, qu'«aucune de ces accusations n'a jamais été démontrée ni étayée par la moindre preuve».

Aucun rapport public de l'agence de garde-frontières et de garde-côtes ne mentionne de tels contacts mais, en décembre 2016, le Financial Times avait fait état de telles informations, citant des rapports «confidentiels» de Frontex. Dans une analyse de risques pour 2017, publiée en février 2017, l'agence estimait que «toutes les parties prenantes aux opérations de recherches et secours en Méditerranée centrale aident involontairement des criminels à atteindre leurs objectifs à un coût minimal et renforcent leur modèle économique en augmentant leurs chances de réussite».

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) évalue à 352 le nombre de décès en Méditerranée cette année. Plus de 2.200 personnes y sont décédées l'an dernier.

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