«Le LBD 40 est une arme de terreur politique»: Rodrigues lors de la «marche des mutilés»

© SputnikLa marche des Gilets jaunes blessés commence à Paris devant l’Opéra Bastille
La marche des Gilets jaunes blessés commence à Paris devant l’Opéra Bastille - Sputnik Afrique
S'abonner
Les Gilets jaunes ont organisé ce dimanche 2 juin une «marche des mutilés» à Paris qui a rassemblé des manifestants blessés par des membres des forces de l'ordre prêts «à tout faire pour ramener le calme, quitte à ce qu'il y ait des blessés». Sputnik a eu l'occasion de s'entretenir avec plusieurs d'entre eux.

Au lendemain de l'acte 29 des Gilets jaunes, de nombreux manifestants qui ont été blessés lors des actes précédents du mouvement participent à une «marche des mutilés» à Paris pour dénoncer, entre autres, «un pouvoir illégitime» et «une justice à deux vitesses».

Ainsi, Jérôme Rodrigues rappelle qu'«on est dans un pays de démocratie, on a le droit à la liberté d'expression».

«Et qu'est-ce que je reçois […] dans une démocratie? Je reçois une balle dans l'œil. Comme l'ensemble de mes copains, comme ceux qui ont eu une main arrachée. Il y a quelque chose qui cloche, quelque chose qui ne va pas. Et c'est là où ça m'attriste le plus», a-t-il indiqué.

La marche des Gilets jaunes blessés à Paris - Sputnik Afrique
Des Gilets jaunes blessés s'unissent dans une «marche des mutilés» à Paris (vidéos)
Rappelant l'emploi du lanceur de balles de défense (LBD) par les policiers, il constate que «le LBD 40, c'est une arme de terreur politique».

«Ils ont su mettre en place une terreur. Une terreur politique pour aller au bout de leurs desseins», a-t-il détaillé.

Jérôme Rodrigues évoque également le respect de la législation dans le pays, rappelant qu'à l'école on lui avait appris «que la loi s'appliqu[ait] à tous», alors qu'aujourd'hui «on s'aperçoit que ce n'est pas vrai».

«On vit une justice à deux vitesses […] Les policiers sont exempts d'une certaine loi. Ils ne sont pas identiques apparemment par rapport aux citoyens», a-t-il dit.

Antoine Boudinet, qui a eu la main arrachée par une grenade lors de l'acte 4 à Bordeaux, s'est exprimé sans fard:

«L'État est prêt à sacrifier la main et les yeux de ses citoyens pour pouvoir ramener l'ordre. On est sacrifié, on est mutilé pour l'exemple […] L'État considère ses citoyens comme des dommages collatéraux […] et ce n'est pas grave s'ils sont blessés», a-t-il lancé.

Gwendal Leroy, blessé à l'œil lors de l'acte 10 à Rennes, rappelle que les policiers «ont chargé, ils ont tiré des grenades alors qu'on était non violents».

Il a précisé qu'au moment des faits, il n'y avait ni insulte, ni projectile lancé sur les policiers et par conséquent «aucune raison de lancer une grenade».

Pourtant, il ne regrette rien.

«C'est bizarre à dire, mais je préfère que ce soit arrivé comme ça, dans un mouvement social légitime, avec des revendications légitimes, contre un pouvoir illégitime», a-t-il martelé.

Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes le 17 novembre, 2.448 manifestants ont été blessés, selon le décompte de l'Intérieur à la mi-mai qui dénombre aussi 1.797 blessés côté forces de l'ordre.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала