Les musulmans de Gagny s’indignent de leurs conditions de prière et exigent la construction d’une mosquée

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Lorsque les musulmans de Gagny sortent dans la rue en revendiquant la construction d’une mosquée dans la ville pour avoir un endroit où prier, le maire refuse leur demande en invoquant la loi de la séparation des Églises et de l’État, rapporte Le Parisien.

À la suite de l'Aïd el-Fitr signant la fin du ramadan le 6 juin, 2.000 musulmans de Gagny avaient dû se réunir dans une salle bondée attenante à un gymnase, entre 250 et 500 manifestants ont défilé le 22 juin afin de demander aux autorités locales de fournir un terrain pour construire une mosquée et dans l’attente une salle de culte temporaire, relate Le Parisien.

Révoltés par leur condition de prière, les manifestants ont défilé, clamant différents slogans: «Il est temps de sortir de la cave !», «On ne demande pas la charité... juste la dignité!».

​L’union des associations musulmanes de Gagny (UAMG), organisatrice de la manifestation, avait déjà demandé à la ville une parcelle de 1.700 mètres carrés pour y ériger un centre culturel, mais le souhait des fidèles reste pour l’instant sans réponse, déplore le président de l’organisation, Karim ben Yedder:

«C'est une situation qui dure depuis des décennies à Gagny: nous n'avons pas encore de mosquée, la ville bloque notre recherche de terrain! Et elle ne met pas de salle adaptée à disposition en attendant».

Les musulmans de la ville, dont le nombre s’élève à 2.500, sont obligés de se déplacer dans des villes voisines plusieurs fois par semaine pour prier, a affirmé l’un des participants à la manifestation. Karim ben Yedder estime que ce sont des «conditions indignes d’exercice de leur culte».

À l’approche des municipales, une pétition a été lancée, déjà signée par 1.450 personnes, est-il précisé.

​Les fidèles ont reçu une réponse de la part des autorités locales. Michel Teulet, le maire de la ville de Gagny, invoque «son attachement à la loi de 1905, sur la séparation des Églises et de l’État». Selon lui, les croyants ont toujours la possibilité de se procurer un terrain par leurs propres moyens:

«Je n'ai pas à intervenir, en fournissant un terrain, à quelque culte que ce soit! Il y a cinquante ans, les catholiques des Hauts-de-Gagny ont acheté eux-mêmes un terrain et construit leur église, idem pour les réfugiés Russes en 1920, avec leur église orthodoxe», a-t-il expliqué.

L’élu avance un autre argument, fondé sur le manque d’espace:

«Il y a très peu de parcelles publiques de grande tailles. La ville elle-même a eu du mal à trouver un terrain suffisant pour la maison de la petite enfance!». Néanmoins, la décision ne sera pas prise par lui, précise-t-il: «C'est le Code de l'urbanisme qui décide : quand l'UAMG aura déposé un permis, il sera instruit dans les règles».

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