«On meurt mal en France», selon le président du comité d'éthique

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Le président du comité d'éthique juge «pas très bonnes» les conditions de la fin de vie en France, soulignant «le manque de moyens palliatifs». «On meurt mal en France», a affirmé le médecin suite au nouvel arrêt des traitements de Vincent Lambert.

Interrogé par Jean-Jacques Bourdin, le président du Comité consultatif national d'éthique, Jean-François Delfraissy est revenu sur la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie. Dans le cadre du nouvel arrêt des traitements de Vincent Lambert, plongé dans en état végétatif depuis 11 ans, M.Delfraussy a affirmé le «caractère solide sur le plan d’éthique» de la loi et sa nécessité fondamentale:

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«Mais la loi ne résoudra jamais des situations exceptionnelles de type Vincent Lambert, il restera toujours des situations extrêmement difficiles au plan humain. Et d’ailleurs c’est heureux que la loi ne puisse pas tout résoudre, mais elle résout un cadre général.»

Dans une interview sur BFM TV, le médecin a mis l’accent sur le fait qu’un arrêt des traitements ne voulait pas dire un arrêt des soins:

La loi Claeys-Leonetti prévoit un «arrêt de l’hydratation et de la nutrition accompagné d’une sédation profonde et continue. Le patient continue à recevoir des massages, sa bouche est humidifiée.»

Cependant, Jean-François Delfraissy estime que la loi Claeys-Leonetti, votée il a deux ans et demi, «n’est pas connue» et «insuffisamment appliquée». Le médecin pointe des lacunes sur les conditions dans lesquelles sont entretenus des patients en fin de vie et appelle à «s’emparer» de la loi concernée:

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«Pas suffisamment de moyens sur les soins palliatifs, des conditions de fin de vie en France qui ne sont pas très bonnes… On meurt mal en France. Je peux le dire […], dans un pays grand comme le nôtre avec un système de soins qui est extraordinaire.»

L'affaire Vincent Lambert

Le médecin de Vincent Lambert, hospitalisé au CHU de Reims après un accident de voiture en 2008, a engagé mardi 2 juillet un nouvel arrêt des traitements, effectif depuis 3 juillet. Cette décision a été rendue possible le 28 juin par la Cour de cassation. Le protocole médical prévoit notamment l'arrêt de l'hydratation et de la nutrition par sonde du patient ainsi qu'une «sédation profonde et continue», selon l'AFP. 

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