«Y a des mecs dans la Loire!»: la version des autorités sur la charge policière à Nantes remise en question -images

© AFP 2023 SEBASTIEN SALOM-GOMISUn policier français près de la Loire où Steve Canico, 24 ans, a disparu après être tombé dans le fleuve à la suite d'une intervention de la police à Nantes le 21 juin
Un policier français près de la Loire où Steve Canico, 24 ans, a disparu après être tombé dans le fleuve à la suite d'une intervention de la police à Nantes le 21 juin - Sputnik Afrique
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Des images mises à disposition de Libération apportent, selon le quotidien, de nouveaux détails sur l’intervention des policiers à Nantes le 21 juin dernier, suite à laquelle plusieurs personnes participant à la Fête de la musique se sont retrouvées dans les eaux de la Loire et où une personne a disparu.

Se fondant sur «de nouveaux témoignage et des vidéos inédites», le quotidien Libération a essayé de retracer la chronologie des évènements du soir de la Fête de la musique sur le quai Wilson, à Nantes, qui ont fini par l’intervention musclée des forces de l’ordre, la chute de plusieurs personnes dans la Loire et la disparition d’un jeune de 24 ans, Steve Caniço.

​Contredisant la version des autorités qui affirment que les policiers ont dû recourir aux gaz lacrymogènes et matraques pour répliquer aux jets de projectiles, le quotidien constate en se basant sur ces nouvelles données que «l’avancée des policiers en ligne, casqués et armés, à partir de 4h31 ne laisse pas de place au doute» qu’«il s’agit bien d’une charge préparée, qui a pour but de disperser le rassemblement festif».

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Selon le quotidien, qui se réfère à des témoignages, la police est intervenue après que certains fêtards ne se sont pas pliés à l’ordre de couper le son à 4h00, bien qu’il ait été suivi par la plupart. Toutefois, le quotidien précise qu’il est «impossible, pour l’heure, de savoir avec certitude» si les premières grenades lacrymogènes ont été envoyées «en réponse à un ou des jets de projectiles de la part des fêtards comme l’affirment les autorités ou si elles les ont devancés, ce qu’assurent tous les témoins» à qui Libération a parlé.

Reconstitution des faits

Libération reconstitue les 20 minutes suivant 4h31, le moment où les policiers portant casques et boucliers ont avancé vers le terrain vague du quai Wilson et où l’un des fêtards a reçu une décharge de Taser. À 4h32 des fêtards crient «Y a de l’eau derrière!». À 4h34, un nuage de gaz lacrymogène se forme, aux cris de «Y a des mecs dans la Loire!». Les minutes suivantes, constate le quotidien, les forces de l’ordre font à plusieurs reprise usage de gaz lacrymogène, recevant en même temps des projectiles de la part des fêtards. Libération évoque également l’explosion d’une grenade de désencerclement et «plusieurs agents» qui, à 4h37, «donnent des coups de matraque et de pied à des personnes à terre».

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Le quotidien résume qu’à en croire les images, les policiers ont «utilisé continuellement des grenades lacrymogènes en direction du fleuve» malgré le faits qu’ils ont été avertis dès le début de la charge que les fêtards couraient le risque de tomber à l’eau et que des personnes s’y sont effectivement retrouvées peu après. Libération précise que le préfet de Loire-Atlantique, Claude d’Harcourt, a refusé de répondre si lui ou son directeur de cabinet avaient suivi l’opération et avaient ordonné l’usage de gaz lacrymogène en grande quantité ainsi qu’approuvé le recours au Taser, aux grenades de désencerclement, au LBD40 dont les autorités avaient officiellement reconnu l’emploi.

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