La nouvelle stratégie militaro-spatiale française se précise

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La France s’apprête à mettre en œuvre une nouvelle politique de «défense active» dans l’espace afin de pouvoir empêcher et répondre aux «actes hostiles» visant ses satellites.

Soucieuse de rattraper son retard par rapport aux États-Unis, à la Russie et à la Chine en matière de protection des moyens spatiaux, la France envisage de mettre en place sa propre politique de «défense active» dans l’espace, écrit Le Monde.

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En déplacement jeudi 25 juillet à Lyon, la ministre des Armées Florence Parly a détaillé cette nouvelle stratégie spatiale de défense censée «inscrire la France dans la nouvelle conflictualité qui se déploie dans l’espace», perçue comme «un nouveau champ de menaces».

«Identifier, caractériser les actes inamicaux ou hostiles dans l’environnement de nos satellites, poursuivre le développement de nos moyens d’appui aux opérations, protéger nos moyens spatiaux et décourager nos adversaires d’y porter atteinte», tel est l’objectif fixé par Mme Parly.

Paris admet notamment «un retard» dans les armes laser à haute énergie utilisées pour aveugler les satellites. «Notre maîtrise du spectre électromagnétique est désormais fortement contestée par des adversaires potentiels», reconnaît Paris.

Vers un nouveau commandement militaire de l’espace

Le 1er septembre, le nouveau commandement militaire de l’espace sera créé à Toulouse, dans le giron de l’Armée de l’air. Selon la nouvelle doctrine, en cas d’agression armée dans l’espace, «la France peut faire usage de son droit à la légitime défense», allant «jusqu’à la destruction d’installations spatiales ou terrestres adverses».

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Contacté par le quotidien, le ministère des Armées a promis que les satellites militaires de télécommunication Syracuse «seront bien dotés de caméras» et «demain de moyens d’autodéfense, comme des lasers de puissance pour éblouir, ou des mitrailleuses à même de casser les panneaux solaires d’un satellite à l’approche».

Le ministère souhaite également étudier des «nanosatellites guetteurs» munis de capacités d’autodéfense, des lanceurs réactifs ou encore des véhicules logistiques, relate le journal.

Sur la durée de la loi de programmation militaire 2019-2025, «cet effort représente 700 millions d’euros supplémentaires, en complément des 3,6 milliards d’euros déjà prévus», a annoncé Mme Parly.

Le ministère deviendra opérateur spatial

Afin de s’assurer une certaine autonomie pour mener des opérations spatiales militaires, le ministère «doit devenir opérateur spatial», a confié Florence Parly. Les armées sélectionneront par ailleurs des «opérateurs de confiance» parmi les entreprises privées.

À cet effet, la loi nationale sur les opérations spatiales de 2008, qui établit un régime d’autorisation préalable par le Centre national d'études spatiales (CNES) sera modifiée dans les prochains mois. «Une équipe de militaires sera bientôt auprès du CNES pour se former à la manœuvre des satellites», indique le ministère.

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