Un maire français menacé pour avoir accueilli des réfugiés yézidis, une enquête ouverte

© AFP 2023 FRANCOIS GUILLOTDes réfugiés yézidis en France, le 20 décembre 2018
Des réfugiés yézidis en France, le 20 décembre 2018 - Sputnik Afrique
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Après avoir accueilli sur sa commune de nombreuses familles de réfugiés yézidis, le maire de Septfonds, dans le Tarn-et-Garonne, Jacques Tabarly, a été menacé de mort. Une enquête a été ouverte.

Le parquet du Tarn-et-Garonne a ouvert une enquête après des menaces de mort à l'encontre du maire de Septfonds, qui a accueilli sur sa commune plusieurs familles de réfugiés yézidis, une minorité irakienne persécutée par Daech*.

«L'enquête, ouverte la semaine dernière, a été confiée à la gendarmerie», a indiqué le parquet à l'AFP.

Le 8 août, 31 femmes yézidies et leurs enfants avaient atterri à Toulouse dans le cadre d'un programme d'accueil répondant à «l'engagement» pris par Emmanuel Macron auprès de Nadia Murad, prix Nobel de la paix 2018, d'accueillir en France 100 familles yézidies victimes des crimes commis par Daech*, selon le ministère des Affaires étrangères.

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Ces familles ont été prises en charge dans plusieurs communes de Haute-Vienne et du Tarn-et-Garonne, notamment celle de Septfonds.

Réagissant à un article de La Dépêche du Midi publié sur les réseaux sociaux et relatant l'accueil d'une dizaine de familles yézidies à la salle des fêtes de Septfonds, un internaute a commenté: «Je propose d'aller à la mairie de Septfonds aujourd'hui pendant la "manifestation de bienvenue" et de les foutre dehors... Puis pourquoi ne pas brûler le maire au passage».

Selon le quotidien, qui publie une capture d'écran du commentaire, celui-ci a par la suite été effacé.

L'auteur du commentaire n’est pas encore identifié

«L'enquête n'a pas encore permis d'identifier l'auteur du commentaire», a souligné le parquet.

Jacques Tabarly, maire du village de 2.240 habitants depuis 19 ans, a indiqué à l'AFP avoir porté plainte, mais assure qu'aucune menace ne pourra ébranler sa «détermination à aller jusqu'au bout» de son engagement à accueillir ces familles.

Et dans la commune, l'accueil de la population a été aussi «très positif», selon lui.

«On est parfois bousculés, ça ne fait pas plaisir, [...] mais c'est que ce n'est rien par rapport à toutes les exactions que ces personnes ont subies» dans leur pays, a confié le maire.

En août 2014, Daech* s'était livré selon l'Onu à un potentiel génocide contre cette minorité kurdophone adepte d'une religion monothéiste ésotérique. En quelques jours, les djihadistes du califat autoproclamé avaient tué des centaines d'hommes de la communauté, enrôlé de force des enfants-soldats et réduit des milliers de femmes à l'esclavage sexuel.

Depuis décembre 2018, 75 familles yézidies ont été accueillies en France.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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