«C’était compulsif»: un ex-fonctionnaire du ministère de la Culture poussait des candidates à uriner devant lui

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«Pendant ce temps, il tenait son manteau devant moi pour me cacher et regardait mon visage». Un haut responsable du ministère français de la Culture a été mis en examen fin octobre pour avoir forcé des candidates à l’embauche à uriner devant lui avec l’aide de diurétiques pendant une période de 10 ans.

Pendant presque 10 ans, un ancien DRH du ministère de la Culture a administré à leur insu des diurétiques aux jeunes femmes qu’il recevait en entretien pour les voir uriner devant lui, a révélé une enquête du Canard enchaîné. Selon les informations de Libération, il a été mis en examen en octobre dernier, dix ans après les premières accusations.

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L’accusé est un dénommé Christian H. Selon Libération, après avoir dirigé les RH du ministère, le suspect a occupé le poste de directeur régional adjoint des Affaires culturelles de la région Grand Est. Comment se livrait-il à ces pratiques? Une présumée victime a raconté au Canard enchaîné que l’individu offrait une boisson piégée aux diurétiques avant de les inviter à une longue visite du ministère. Prises d'une envie pressante, les femmes se voyaient refuser d’aller aux toilettes et parfois ne pouvaient pas se retenir, devant lui.

L’homme inscrivait les noms de ses victimes et prenait des notes quant à leur comportement face à cette situation. «Il semble que sa jouissance soit d'entendre les autres faire pipi», a expliqué l’un des enquêteurs au Canard enchaîné. Comprenant près de 200 noms, ce fichier a été saisi par la police.

Témoignages de victimes

Libération a recueilli des témoignages de ses victimes.

«J’ai uriné par terre, quasiment à ses pieds. J’étais humiliée et honteuse», a déclaré une victime. «J’ai baissé mon pantalon et ma culotte, et j’ai uriné. Pendant ce temps, il tenait son manteau devant moi pour me cacher et regardait mon visage», témoigne une autre femme.

L’une des candidates a été hospitalisée à cause d’une grave infection urinaire.

Fin octobre, le suspect a donc été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, accusé d'«administration de substance nuisible», d’«agression sexuelle par personne abusant de l'autorité conférée par sa fonction», «atteinte à l'intimité de la vie privée» et «infractions à la législation sur les médicaments».

L’incident qui a mis fin à sa carrière

Le 15 juin 2018, le responsable s’était offert le plaisir de photographier les jambes d’une sous-préfète de Moselle sous la table en pleine réunion. Toutefois, cet acte a été remarqué par un collègue qui l’avait alors dénoncé à sa hiérarchie. En octobre 2018, il a été suspendu, en janvier 2019, il a été révoqué à l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris.

Le fonctionnaire se défend

Contacté par Libération, l’homme a d’abord nié les faits mais a ensuite reconnu avoir photographié et parfois intoxiqué les femmes, estimant leur nombre à «10 ou 20».

«J'aurais voulu qu'on m'arrête avant. C'était compulsif, mais il n'y avait pas chez moi une volonté d'empoisonner ces femmes. Je ne pensais pas que le diurétique pouvait causer des problèmes médicaux.»
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