Des dizaines de nourrissons ont dû être déplacés du CHU de Nantes à cause de tirs de gaz lacrymogène par la police

© AFP 2023 LOIC VENANCEManifestation à Nantes
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Une trentaine de jeunes mères et leurs nourrissons ont dû quitter leur chambre face à la dispersion de gaz lacrymogènes devant la maternité du CHU de Nantes le 17 décembre. LCI a établi ce qu'il s’était passé en réalité.

Des gaz lacrymogènes ont été tirés à proximité de la maternité du CHU de Nantes lors de la journée de mobilisation contre la réforme des retraites du 17 décembre. LCI a retracé le déroulement des faits.

Au début, c’est un article du média local Presse Océan, modifié par la suite, qui parlait de «tirs de grenades lacrymogènes lancées de part et d’autre de la maternité» qui ont entraîné «l’évacuation d’une trentaine de patients depuis les chambres de la maternité».

​La vidéo ci-dessus montre des nuages de gaz lacrymogène devant la maternité. Des internautes se sont empressés de dénoncer des faits «honteux».

​La sénatrice de Loire-Atlantique, la socialiste Michel Meunier, a pour sa part qualifié d’«odieuse» cette «mise en danger» et dénoncé la «disproportion de la réponse policière», évoquant dans un communiqué «une vingtaine de chambres» évacuées.

​Pas d’évacuation selon le CHU

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Le CHU, contacté par LCI, a assuré qu’«aucune évacuation de parturientes à la maternité» n'avait eu lieu. «Quelques parturientes dont les chambres donnent sur le boulevard Jean Monnet ont été incommodées lors du passage de la manifestation — odeur de feu de poubelles et de lacrymogènes. Elles se sont momentanément déplacées dans les espaces communs», a précisé l’institution.

Il s’agit selon elle d’une trentaine de patientes et leurs nourrissons qui ont dû quitter leur chambre pendant une trentaine de minutes. «Cette situation n'a pas entraîné de conséquence pour les mères ou leurs bébés» et, contrairement aux informations qui ont pu circuler, la maternité n'a pas fermé ses portes, indique la direction du CHU.

Les causes de l’incident

Deux manifestations étaient organisées ce jour-là à Nantes: l’une démarrait à 10h pour protester contre la réforme des retraites, l’autre à 14h30 pour dénoncer les conditions de travail du corps hospitalier. Celle-ci devait partir du CHU.

Le nombre de manifestants avoisinait les 22.000, selon Ouest France. La tête de cortège a rejoint la fin du défilé et est repartie pour un tour. «Passé 13 heures, la manifestation qui s’était déroulée dans le calme depuis 10 heures le matin, a pris un virage plus radical», rapportait le média à 13h24.

​Rejoindre le deuxième cortège, qui était parti du CHU, était le but des manifestants, dont certains syndicalistes, note LCI. Les forces de l'ordre ont lancé des tirs de gaz lacrymogènes sur leur passage.

Cependant, selon un syndicaliste de la CGT présent à la seconde manifestation, «il n'y avait pas de violences». «L'initiative se voulait festive», a-t-il assuré à LCI. En outre, «le parcours ne devait pas passer par la maternité». «Nous avons été repoussés sciemment vers le boulevard Jean Monnet, devant la maternité», assure-t-il.

«Un étau répressif»

«Après avoir empêché le départ de la manifestation depuis le CHU, les forces de l’ordre exercent un étau répressif sur le peu de manifestants restants, qui plus est à deux pas de la maternité», écrivait un journaliste présent sur les lieux.

«L'utilisation de gaz lacrymogène faisait suite à de nombreux jets de projectiles en direction des forces de l'ordre», a expliqué la préfecture. Selon elle, deux fonctionnaires de police ont été blessés par des jets de projectiles, mais aucun tir n'a eu lieu en direction du centre hospitalier.

Le cortège du personnel hospitalier du CHU a finalement pu reprendre le tracé du parcours, cette fois dans le calme, conclut LCI.

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