Christophe Prudhomme, porte-parole de l'association des médecins urgentistes français et syndicaliste a dénoncé le manque de moyens budgétaires investis dans le secteur hospitalier, répondant ainsi aux propos de Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP). Ce dernier avait assuré mercredi 15 janvier, sur France Inter, vouloir «associer davantage les soignants aux décisions», notamment sur les budgets des services. «La meilleure solution» à la crise de l'hôpital, avait-il affirmé.
«Dans l'immédiat, ce dont on a besoin, pour le dire vulgairement, c'est du pognon, tout de suite», a répliqué, dans une interview accordée à Marianne, M. Prudhomme.
«Dans mon service, la porte du garage de l'ambulance du Samu ne fonctionne plus. On ne peut l'ouvrir, et il n'y a pas d'argent pour payer la réparation. Résultat: on perd trois ou quatre minutes à chaque départ. Trois ou quatre minutes, vous imaginez ce que ça fait sur un arrêt cardiaque?», a-t-il poursuivi.
«On a d'abord besoin de moyens, c'est le préalable pour remettre de la démocratie à l'hôpital, ce qui est tout aussi nécessaire. Être associé aux décisions pour gérer la pénurie, ça n'intéresse pas grand monde», a encore indiqué le porte-parole.
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Ils réclament «une revalorisation significative des salaires, en plus des diverses primes annoncées», une rallonge supplémentaire de 600 millions d'euros pour les hôpitaux en 2020 et «une révision profonde» de leur mode de financement et de leur gouvernance.
Ce «correctif budgétaire» a déjà été soutenu par quelque 5.000 professionnels de la santé, signataires d'un texte adressé à la ministre de la Santé et également publié dans Libération.