Les armées russe et française s’activent pour rapprocher leurs positions à l’international

© AP Photo / Thibault CamusVladimir Poutine et Emmanuel Macron
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Les armées française et russe discutent depuis plusieurs mois pour tenter de rapprocher leurs positions sur les grandes crises mondiales et éviter des incidents en opération, a indiqué mercredi le général François Lecointre, chef d'état-major français, repris par l’AFP.

Cette prudente amorce de dialogue, engagé au niveau des états-majors comme du renseignement militaire, concrétise la volonté exprimée il y a quelques mois par le président français Emmanuel Macron de «repenser notre lien avec la Russie» car «pousser la Russie loin de l'Europe est une profonde erreur».

Un dialogue qui débute

«Le souhait est de pouvoir, sur des théâtres sur lesquels nous sommes engagés ensemble, parler entre militaires de façon à maintenir au plus bas niveau possible les crises que nous cherchons à apaiser, et éviter des confrontations qui seraient malheureuses pour eux comme pour nous», a expliqué le général Lecointre lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de défense (AJD).

Mais «ce travail commence, on ne s'embrasse pas sur la bouche, ce n'est pas le souhait ni d'une partie ni de l'autre», a-t-il souligné.

«On pourrait envisager des possibilités de préparations opérationnelles communes», a-t-il poursuivi. Mais «on n'en n'est pas encore là, on en est simplement à un niveau prospectif».

Le général Lecointre a précisé s'être lui-même entretenu «il y a quelques mois» par téléphone avec son homologue russe Valeri Guerassimov, précisant que leurs deux états-majors disposaient désormais d'une «ligne directe».

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La crise en République centrafricaine constitue le premier test de ce rapprochement, a-t-il fait valoir. «J'ai demandé que nous fassions du cas précis de la Centrafrique le laboratoire de mise à l'épreuve de la bonne volonté affichée par la Russie pour être un partenaire dans la résolution des crises, et non pas quelqu'un qui souhaiterait utiliser ces crises à des fins de déstabilisation», a expliqué le général.

«J'attends de pouvoir mesurer réellement le degré de bonne volonté de nos camarades russes. A ce stade, ça reste malgré tout assez difficilement perceptible», a-t-il martelé.

«Ce qui m'intéresse, c'est d'être capable de parler avec les Russes. Est-ce que demain cela pourrait être au Levant? (...) Il faut qu'on voie de quelles façons on peut éviter des confrontations inutiles et surtout mettre nos efforts en commun», a-t-il insisté.

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