Drapeaux maghrébins sur le toit d’une église: le curé qualifie la provocation de «téléguidée»

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Trois drapeaux maghrébins ont été accrochés le 9 février au toit d’une église dans le sud-ouest de la France. Le curé de la paroisse, le Père Paul de Cassagnac, a déclaré à Sputnik que les adolescents auraient pu être «téléguidés» et que l’incident doit être pris au sérieux.

Les jeunes qui ont mis des drapeaux tunisien, algérien et marocain le 9 février sur le toit de l’église Saint-Jean-Baptiste de Rayssac à Albi, dans le Tarn, auraient pu être poussés à cet acte par d’autres personnes, a déclaré lundi 10 février à Sputnik le curé de la paroisse Sainte-Cécile, le Père Paul de Cassagnac.

​«Ce sont des 14-15 ans, donc il y a beaucoup de bêtise, mais cela ne veut pas dire pour autant que ces jeunes ne soient pas quelque part téléguidés. Parce que pour faire ça, il y a un peu de bêtise d’adolescent, mais il y aussi, je pense, un acte de malveillance, de provocation indéniablement. C’est inadmissible, c’est exécrable», a indiqué le curé.

Il n’y a jamais eu de dégradations auparavant

Le Père Paul de Cassagnac, qui a déposé plainte en raison de quelques petites dégradations provoquées par cet acte de défiance, a précisé qu’il n’y avait jamais eu de dégradations auparavant dans ce quartier d’Albi.

«Non. Il y a eu des dégradations, des vitres qui ont été... non pas brisées, mais un petit éclat, vous voyez […]. Des petites incivilités, mais… je vous dis, un petit gravillon qui a fait un petit éclat dans une vitre, un vitrail, voilà. Cela n’a jamais été très grave. Non, il n’y a jamais eu de choses graves dans ce quartier concernant l’église Saint-Jean-Baptiste de Rayssac», a-t-il souligné.

Il a tenu à noter que la police était bien venue après qu’un habitant a donné l’alerte.

«Contrairement à ce qui se dit sur certains sites, la police est bien intervenue, elle est bien venue sur les lieux», a-t-il insisté.

«Un incident grave» et «symbolique»

Les jeunes ont escaladé l’église et se sont fait prendre en photo avec les drapeaux au début de l’après-midi, alors qu’il n’y avait que quelques paroissiens dans le sous-sol de l’église, a précisé le curé.

Quand ces paroissiens sont sortis vers 17h00, «il n’y avait plus rien, tout le monde s’est dispersé».

Selon le Père Paul de Cassagnac, «escalader un édifice religieux, catholique, une église, c’est hautement symbolique».

«Ce ne sont pas des drapeaux de l’islam en soi, ce sont des drapeaux nationaux […] mais n’empêche quand même […]. Il y a certainement une dose d’inconscience au sein des ados, de grosse bêtise, mais il ne faut pas être naïf non plus. Je prends cet incident très au sérieux, même si je ne veux pas le majorer et en faire une affaire d’État», a estimé le Père Paul de Cassagnac.

Le curé s’adresse aux auteurs de la provocation

Le curé a déclaré que s’il rencontrait les auteurs de cet acte, il leur dirait que tout édifice religieux, chrétien ou autre, méritait d’être respecté en tant que tel «parce que c’est une identité qui va au plus profond du cœur des Hommes».

«Ne pas respecter un édifice religieux c’est […] ne pas respecter non seulement Dieu, mais aussi les Hommes. Je crois que c’est un incident qui est grave», a conclu le religieux.
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