Aller au tribunal administratif pour démontrer une absence de radicalisation, telle est l’intention d’un gardien de la paix de 33 ans, ancien militaire et titulaire de plusieurs décorations, qui risque d’être révoqué sur décision du conseil de discipline de la préfecture de Paris, relate Mediapart.
«Ma plus grosse crainte, ce n’est pas d’être viré, c’est d’être blacklisté. C’est pour ça que j’irai jusqu’au tribunal administratif. Moi, je veux servir l’État. Je ne veux pas travailler pour enrichir une personne», note ce policier stagiaire cité par le média.
Le 5 février, le conseil de discipline de la préfecture a réclamé l’exclusion définitive d’A.I., l’un de la centaine de ses collègues musulmans signalés pour radicalisation après l’attentat de la préfecture de police de Paris du 3 octobre. L’attaque a ravivé les craintes sur la présence de djihadistes dans les rangs de la préfecture qui a ouvert 106 enquêtes administratives et réactivé plusieurs procédures plus anciennes dont celle d’A.I., note Mediapart.
Ancienne procédure réactivée
Son enquête administrative, qui s’est déroulée entre octobre et décembre 2018, alors qu’il venait d’entrer à l’école de police de Reims après avoir quitté l’armée, portait sur ses propos tenus pendant sa formation et jugés ambigus sur le commando du Bataclan et Mohammed Merah.
Ses anciens camarades de Reims ont plus tard signé des attestations rappelant que tout s’était arrangé après une certaine période d’incompréhension. L’auteur de la dénonciation initiale contre lui s’est même excusé auprès d’A.I., d’après le média. Mais le président du conseil de discipline n’a «pas lu» le dossier constitué de ces attestations positives, affirment les avocats d’A.I., Delphine Krzisch et Léonard Balme Leygues, cités par Mediapart.
Suspendu depuis le 23 octobre, il attend désormais un arrêté ministériel de Christophe Castaner, qui peut aller à l’encontre du conseil de discipline, mais se conforme d’habitude à l’avis de ce dernier.