Seine-Saint-Denis: un policier musulman qui craint «d’être blacklisté» entend aller jusqu’au tribunal

© AFP 2023 CHRISTOPHE ARCHAMBAULTLa police à Paris (archive photo)
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Un gardien de la paix de la banlieue parisienne, soupçonné de radicalisation comme plusieurs autres de ses collègues musulmans après l’attentat contre la préfecture de police de Paris, souhaite se défendre au tribunal administratif pour continuer de servir l’État, selon Mediapart.

Aller au tribunal administratif pour démontrer une absence de radicalisation, telle est l’intention d’un gardien de la paix de 33 ans, ancien militaire et titulaire de plusieurs décorations, qui risque d’être révoqué sur décision du conseil de discipline de la préfecture de Paris, relate Mediapart.

«Ma plus grosse crainte, ce n’est pas d’être viré, c’est d’être blacklisté. C’est pour ça que j’irai jusqu’au tribunal administratif. Moi, je veux servir l’État. Je ne veux pas travailler pour enrichir une personne», note ce policier stagiaire cité par le média.

Le 5 février, le conseil de discipline de la préfecture a réclamé l’exclusion définitive d’A.I., l’un de la centaine de ses collègues musulmans signalés pour radicalisation après l’attentat de la préfecture de police de Paris du 3 octobre. L’attaque a ravivé les craintes sur la présence de djihadistes dans les rangs de la préfecture qui a ouvert 106 enquêtes administratives et réactivé plusieurs procédures plus anciennes dont celle d’A.I., note Mediapart.

Ancienne procédure réactivée

Son enquête administrative, qui s’est déroulée entre octobre et décembre 2018, alors qu’il venait d’entrer à l’école de police de Reims après avoir quitté l’armée, portait sur ses propos tenus pendant sa formation et jugés ambigus sur le commando du Bataclan et Mohammed Merah.

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«15 personnes surveillées pour radicalisation» à la préfecture de police de Paris
L’ancien militaire aurait notamment déclaré avoir du respect pour les terroristes, mettant en avant leur capacité d’aller au bout de leurs convictions. A.I. dément la plupart des propos qu’on lui prête et explique «qu’il a, en tant qu’ancien militaire, du respect pour tous les combattants, même les terroristes, sans cautionner pour autant leurs actes». Selon Mediapart, A.I. a en outre admis avoir «critiqué les actes de certains fonctionnaires de police, notamment les violences».

Ses anciens camarades de Reims ont plus tard signé des attestations rappelant que tout s’était arrangé après une certaine période d’incompréhension. L’auteur de la dénonciation initiale contre lui s’est même excusé auprès d’A.I., d’après le média. Mais le président du conseil de discipline n’a «pas lu» le dossier constitué de ces attestations positives, affirment les avocats d’A.I., Delphine Krzisch et Léonard Balme Leygues, cités par Mediapart.

Suspendu depuis le 23 octobre, il attend désormais un arrêté ministériel de Christophe Castaner, qui peut aller à l’encontre du conseil de discipline, mais se conforme d’habitude à l’avis de ce dernier.

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