«LBD parlementaire», «scandale démocratique»: la classe politique réagit au recours au 49.3

© SputnikManifestation contre la réforme des retraites à Paris, 20 février 2020
Manifestation contre la réforme des retraites à Paris, 20 février 2020 - Sputnik Afrique
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Les réactions ne cessent d’éclater dans les cercles politiques après qu’Édouard Philippe a pris la décision de faire adopter le projet de réforme des retraites en recourant à l'article 49.3 de la Constitution, soit sans vote.

De premiers remous politiques ont suivi la décision du Premier ministre d'engager la responsabilité du gouvernement pour faire adopter sans vote le projet de réforme des retraites via l'article 49.3 de la Constitution.

«Le gouvernement s'est aperçu que sa propre majorité était incapable de défendre le texte», a pointé le dirigeant de LFI, Jean-Luc Mélenchon, intervenant à l’Assemblée. «Nous avons bien fait de déposer nos amendements et d'organiser le débat en amont parce que sinon il n'y aurait pas eu débat du tout. S'il n'y avait pas eu de leur part, la volonté d'en finir [...] avant les élections municipales, il n'y aurait aucune espèce de difficulté si le débat, au total, durait 6 à 8 semaines, ce qui est peu de chose pour une loi qui va changer la vie de millions de personnes.»

Selon le député LFI du Nord, Adrien Quatennens, le chef du gouvernement a  «dégainé le LBD parlementaire», alors que la présidente du RN a dénoncé le «cynisme» et «manœuvre indigne» que les citoyens «ne pardonneront pas».

Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a pointé sur une autre priorité sur laquelle aurait dû se concentrer le gouvernement.

Le député PCF André Chassaigne a fait part de sa colère contre cet «acte grave» et «les justifications avancées par le Premier ministre qui sont absolument scandaleuses». Le président LR Christian Jacob a de son côté fustigé une réforme «irresponsable».

Selon le député LR Eric Woerth, «le gouvernement a présenté un texte confus, illisible». Il a souhaité que «la France puisse continuer à réformer son système de retraite mais qu'elle le fasse avec sérieux et efficacité».

«Après avoir concerté des mois sans en tenir compte, après avoir méprisé les manifestants et la position majoritaire des Français, après avoir présenté une loi au Parlement avec une procédure accélérée, renvoyant l'essentiel à des ordonnances, le recours par le gouvernement au 49-3 est un scandale démocratique allié à une catastrophe sociale», a déclaré à l’AFP le maire PS de Lille, Martine Aubry. «Aucun Français ne sait ce que sera sa retraite, mais chacun a compris qu'il toucherait moins, en travaillant plus, et que les inégalités liées notamment à la pénibilité et à la précarité seraient accrues.»

«Voilà près de deux semaines que notre démocratie subit le sabotage parlementaire orchestré par nos oppositions», a indiqué à l’AFP Stanislas Guerini, délégué général de LREM. «Force est de constater que face à une stratégie d'empêchement, aller au bout de ce débat était devenu impossible. Si nos oppositions utilisent la Constitution pour empêcher notre démocratie de fonctionner, qu'ils ne s'offusquent pas que le Gouvernement utilise lui aussi les moyens constitutionnels [...] pour faire vivre la démocratie. Je soutiens le Gouvernement dans ce choix, convaincu que cette réforme majeure pour l'avenir de notre pays doit devenir réalité».

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