Ils «ne sont plus ventilés»: un rapport allemand s'indigne de la situation dans les hôpitaux alsaciens

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La presse d’outre-Rhin fait état d’un rapport allemand très critique sur les conditions de soins dans les hôpitaux alsaciens. Un rapport que contestent les autorités médicales en France.

L’Institut allemand de médecine des catastrophes (DIKFM), qui a envoyé une équipe de médecins à Strasbourg, a rendu un rapport très critique sur la situation sanitaire des hôpitaux alsaciens, rapporte ce jeudi 26 mars le Courrier international en s’appuyant sur la presse d’outre-Rhin.

Le quotidien Der Tagesspiegel, qui relaye le rapport, explique ainsi que des «médecins infectés continuent de travailler avec des patients atteints du Covid-19».

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 Plus grave encore, «les personnes de plus de 80 ans ne sont plus ventilées depuis le 21 mars», relate le journal, à la place, on leur procure des «soins de fin de vie avec opiacés et somnifères».

Les experts allemands ont également constaté un tri parmi les malades, à en croire le journal Die Welt, qui parle d’une «sélection des patients ayant de meilleures chances de survie». Interrogée par le quotidien, Brigitte Klinkert, présidente du Conseil départemental du Haut-Rhin confirme:

«Les patients de plus de 80 ans, de plus de 70, certains jours même de plus de 70 ans ne peuvent plus être intubés, car nous manquons tout simplement de respirateurs. On ne le dit pas assez souvent, car non seulement nos voisins allemands, mais aussi les Français en dehors de l’Alsace, n’ont pas encore conscience de la situation ici», déclare-t-elle à Die Welt.

Un rapport contesté

Côté français, les autorités médicales alsaciennes mettent en doute le rapport des médecins allemands, qu’elles jugent «hors-sol», rapportent les Dernières Nouvelles d'Alsace.

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Ainsi, le professeur Jean-Marie Danion, président de la Commission médicale d’établissement des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, «conteste formellement» les observations du rapport.

Il explique que les salariés infectés ne se présentent plus au travail, pour éviter de «faire prendre des risques inconsidérés tant au reste du personnel qu’à tous les malades». De même, les autorités médicales françaises nuancent les propos des experts allemands sur l’existence d’une sélection parmi les patients:

«Aucune mesure d’âge n’est appliquée dans les protocoles de soins. Seul peut être pris en compte par les réanimateurs, y compris en temps normal, l’état du patient. Un patient ne peut être récusé en réanimation que s’il n’y a aucune chance d’inverser l’évolution de la maladie, et qu’aucun projet thérapeutique n’est possible», explique le professeur Danion dans les colonnes des Dernières Nouvelles d'Alsace.

Les représentants des Hôpitaux universitaires de Strasbourg se disent indignés par les accusations portées et réaffirment leur soutien à leurs collègues d’outre-Rhin, «avec lesquels la coopération médicale est exemplaire et la solidarité entière», rapporte encore le quotidien.

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