L'État apportera «les moyens financiers nécessaires aussi longtemps que la crise durera», pour éviter «un naufrage» de l'économie lié à la pandémie de Covid-19, a déclaré le ministre des Finances Bruno Le Maire au Journal du Dimanche.
«Je préfère que nous nous endettions aujourd'hui, en évitant un naufrage, plutôt que laisser détruire des pans entiers de notre économie», a-t-il martelé, cité par l'AFP.
Selon le ministre, «sur huit jours, 20 milliards d'euros de prêts» garantis par l'État ont été «demandés par plus de 100.000 entreprises». Pour aider celles-ci à passer le choc du confinement, l'État a annoncé qu'il garantirait jusqu'à 300 milliards d'euros de prêts bancaires, soit l'équivalent de 15% du produit intérieur brut (PIB) français.
En outre, cinq millions de salariés bénéficient du chômage partiel et «en trois jours, 450.000 petites entreprises ont sollicité le fonds de solidarité», a dit Bruno Le Maire, précisant que ces dispositifs «seront réabondés autant que nécessaire».
Interrogé sur la situation d'Air France, il a dit avoir transmis à Emmanuel Macron et Édouard Philippe «une liste d'une vingtaine d'entreprises stratégiques fragilisées et des solutions pour les aider: garanties de prêts, montée au capital, recapitalisation, et, en dernier ressort, nationalisation».
Il a rappelé qu'«aucune des grandes entreprises qui font appel à l'État pour leur trésorerie ne devra verser de dividende» et invité les autres grandes entreprises «à diminuer d'au moins un tiers le versement des dividendes en 2020».
Et il a aussi appelé les dirigeants à «faire un effort» en baissant leur salaire quand des salariés au chômage partiel ne touchent plus que 84 % de leur rémunération nette. M. Le Maire a précisé avoir écrit en ce sens à toutes les entreprises dans lesquelles l'État a une participation, et avoir reçu «des réponses positives des présidents d'Air France et de Safran.