«Violation de la séparation des pouvoirs» dans l’affaire Traoré: le Net s'en prend à Macron et à l'État

© SputnikAssa Traoré lors d'une conférence de presse, 9 juin 2020
Assa Traoré lors d'une conférence de presse, 9 juin 2020 - Sputnik Afrique
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La demande faite par Emmanuel Macron à la ministre de la Justice de s'occuper de l'affaire Traoré a secoué le Web: pour certains, elle viole la séparation des pouvoirs tandis que les autres comparent l'affaire avec celle de Leonarda Dibrani sous François Hollande.

Contactés lundi par le cabinet de la ministre de la Justice Nicole Belloubet «pour échanger», les proches d’Adama Traoré, décédé en 2016 lors de son interpellation, ont refusé de la rencontrer. L'avocat de la famille, Yassine Bouzrou, a demandé que soit respectée la séparation des pouvoirs.

«La loi interdit à la garde des Sceaux d'intervenir dans des affaires individuelles», a-t-il réagi sur Twitter lundi.

De nombreux internautes ont soutenu ce point de vue. Une personne a rappelé qu’il s’agit de l'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

Un cadre de l’Union Populaire Républicaine a également fustigé cette intervention de la ministre de la Justice.

Allusion à l'affaire Leonarda

Certains internautes ont vu dans le refus de la famille Traoré de rencontrer la ministre de la Justice une nouvelle affaire Leonarda Dibrani, survenue sous François Hollande.

Le député LR Éric Ciotti a également réagi au refus de la famille d'Adama Traoré d'échanger avec le ministère de la Justice, qualifiant Macron de «véritable héritier de François Hollande».

Le président des Patriotes, Florian Philippot, a dressé la même comparaison sur Twitter.

L’affaire Leonarda

Assa Traoré lors de la manifestation Justice pour Adama Traoré, 2 juin 2020 - Sputnik Afrique
«Au nom de la séparation des pouvoirs», la famille d'Adama Traoré refuse d'être reçue par la ministre de la Justice
En 2013, l’affaire Leonarda a été une crise politique importante du quinquennat de François Hollande. Leonarda Dibrani, une collégienne rom kosovare de 15 ans, a été interpellée dans le cadre d’une sortie scolaire dans le Doubs en vue de son expulsion. Elle a fait l’objet, comme ses parents et ses frères et sœurs, d’une obligation de quitter le territoire après avoir été déboutée de ses demandes d’asile.

Les conditions de son interpellation ont alors choqué le public et provoqué une enquête administrative du ministère de l’Intérieur et du défenseur des droits.

L’emballement médiatique s’était superposé aux maladresses du pouvoir, et notamment du Président, qui avait finalement proposé à Leonarda de rentrer en France seule, sans sa famille. La jeune fille avait refusé.

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