«J'ai hurlé de douleur»: un agent noir de la mairie de Gennevilliers sur son interpellation musclée - vidéo

CC0 / jhusemannde / menottes
menottes - Sputnik Afrique
S'abonner
Un ancien médiateur de la mairie de Gennevilliers, Boubacar Dramé, s’est souvenu sur le plateau de BFM TV d’une interpellation particulièrement musclée qui a eu lieu alors qu’il quittait son travail. «Ils m'écrasaient tellement que quand je criais, le son avait du mal à sortir», raconte-t-il. L’IGPN a ouvert une enquête.

Lorsque Boubacar Dramé, père de famille de 31 ans, était en train de quitter son travail le 13 juin 2019 à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, il a subi une interpellation brutale, sans aucune raison selon ses dires. La scène a été filmée par de nombreux passants.

​Sur les séquences, qui ont été largement partagées sur les réseaux sociaux à l’époque, trois policiers en civil contrôlent l’homme. Ils disent «être à la recherche d'un suspect». Boubacar Dramé est d'abord maintenu au sol, alors que deux fonctionnaires sont agenouillés sur son corps. Il est ensuite emmené de force dans le véhicule de police.

Son collègue est «moins cordial»

«La première personne à se présenter en tant que policier me demande ce que je fais dans la vie. Avec lui ça se passe bien, mais son collègue qui le suit de quelques mètres, lui, est moins cordial», raconte l’homme sur BFM TV.

D’après M.Dramé, il l’a «directement palpé: il a tapé durement au niveau de mes hanches, mis ses mains dans mes poches».

«Je lui ai dit que mes poches, je préférais les vider moi-même. Ça ne lui a pas plu, du coup ils m'ont mis au sol tous les deux, et la première chose qu'ils ont faite c'est de m'écraser la tête, puis la gorge, puis le torse, puis le ventre. Du coup, là, j'ai hurlé de douleur», dit l’homme.

«Le son avait du mal à sortir»

Il dit avoir eu de la chance que la scène de l’interpellation ait été «filmée et que des gens soient venus tout autour». «Parce qu'ils me l'ont dit, ils m'ont dit que j'avais de la chance qu'il faisait jour car s'il avait fait nuit ils m'auraient fait pire», ajoute-t-il.

Christophe Castaner  - Sputnik Afrique
Christophe Castaner tient une conférence de presse sur le racisme et les violences dans la police - vidéo 
«À ce moment-là, je me suis dit "ils vont me tuer"», se souvient-il. «Ils m'écrasaient tellement que quand je criais, le son avait du mal à sortir».

Une enquête de l’IGPN ouverte

Il a par la suite été conduit en cellule. Selon l’homme, des agents assermentés le menaçaient de lui faire «des fouilles anales». «Je n'étais coupable de rien du tout, c'est juste mon apparence qui a fait que j'étais coupable d'entrée de jeu», déplore Boubacar Dramé.

Finalement, grâce à un coup de téléphone de son employeur, il est sorti quelques heures plus tard libre et sans charge. L’homme a porté plainte pour «violences policières» et «injures à caractères discriminatoires» et une enquête de l'IGPN a été ouverte. Ils contestent la version racontée par Boubacar Dramé. Une confrontation doit avoir lieu prochainement.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала