Fresque à Stains: un «amalgame entre racisme et violences policières» pour le syndicat Alliance

© SputnikUne fresque Traoré/Floyd à Stains, 22 juin 2020
Une fresque Traoré/Floyd à Stains, 22 juin 2020 - Sputnik Afrique
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«Ultime provocation» ou symbole «contre le racisme et les violences policières»? À Stains, dans le 93, la guerre fait rage entre le syndicat de police Alliance et le Collectif Adama, autour d’une fresque taguée en hommage à George Floyd et Adama Traoré. Ce lundi 22 juin, policiers et militants se rendent coup pour coup par manifestation interposée.

Une «ultime provocation par un élu de la République qui stigmatise les policiers» a dénoncé le syndicat Alliance 93 sur les réseaux sociaux. La bataille médiatique autour des violences policières fait rage, jusqu’aux murs des cités. À Stains, en Seine–Saint-Denis, une fresque représentant les visages d’Adama Traoré et de George Floyd, récemment inaugurée par le maire PCF Azzédine Taïbi, cristallise les tensions.

Alliance 93 a appelé à manifester ce lundi 22 juin devant celle-ci afin que la phrase «contre le racisme et les violences policières» en soit retirée. Le syndicat policier a finalement décidé de se mobiliser devant la préfecture de Seine–Saint-Denis à Bobigny (93) afin de «préserver la sécurité de nos collègues», explique au micro de Sputnik Jessie Eygonnet, secrétaire régionale Alliance 93.

​«Recouvrir son visage, c’est nier son existence»

La militante Assa Traoré, sœur d’Adama, s’est insurgée dans une vidéo en ligne contre cette demande du syndicat Alliance: «Effacer mon frère, recouvrir son visage, c’est nier son existence. […] C’est profaner nos morts.»

Le collectif «La vérité pour Adama» s’est d’ailleurs de son côté réuni devant la fresque à Stains, ce lundi 22 juin, et s’est félicité que le syndicat Alliance ait changé de lieu de manifestation.

«Aujourd’hui, c’est une victoire pour nous», se réjouit Assa Traoré.

​Pour Jessie Eygonnet, c’est une «fausse polémique, car nous avons demandé que la phrase du haut, au niveau de la fresque, soit au moins enlevée. Ce qui nous dérange c’est l’amalgame entre racisme et violences policières. Il ne faut pas en faire une généralité […]. Ce n’est pas possible, on ne peut pas l’admettre. Le pire c’est que le maire ait cautionné cela, et en l’occurrence, qu’il ait fait l’inauguration», fustige la syndicaliste.

Une «fausse polémique»

Dans un communiqué publié sur Facebook, Azzédine Taïbi a détaillé sa position:

«À Stains, nous avons toujours privilégié le dialogue et le lien entre la police et les habitants. Pour autant, nous ne cesserons pas de dénoncer les comportements inadmissibles de certains policiers qui outrepassent leurs droits et se servent indignement de leur position pour exprimer leur racisme et leur mépris des habitants des quartiers populaires.»

Et d’ajouter,

«Nous avons toujours été aux côtés des policiers, qui exercent leurs missions avec respect et dignité, qui sont au service de la population, des habitants, pour faire vivre les valeurs républicaines d’égalité, de paix et de justice», écrit l’édile.
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