«Je ne pouvais plus respirer»: un policier blesse sa collègue avec une clé d’étranglement

© Photo Pixabay / fsHHPolice
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Alors qu’une gardienne de la paix revenait d'une mission de sécurisation des trains, elle a subi une clé d’étranglement de la part d'un collègue à bord d’un train à destination de Paris lors d'une patrouille. Souffrant d’une discopathie, la victime a porté plainte. L’enquête a été confiée à l’IGPN, relate Le Parisien.

Le 19 juin, un policier a immobilisé sa collègue en lui serrant le cou alors qu’ils se trouvaient dans un train, relate Le Parisien.
Les faits se sont déroulés lorsqu’un groupe de policiers de l'Unesi, de l'UAO – une brigade de la gare du Nord - et de la Police aux frontières (PAF) d’Orly ont pris le train afin de rentrer à Paris après leur mission.

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Les sept fonctionnaires se sont installés à l'avant et à l'arrière du train, à l'écart de tout voyageur. Une gardienne de la paix, Thérèse, et deux de ses collègues ont pris place dans un box. Ils ont été par la suite rejoints par Mathieu, l'un des policiers d’Orly.

Démonstration de la technique

Ils ont commencé à discuter des avantages et des inconvénients de leur service respectif ainsi que des différentes techniques de «neutralisation». Mathieu a proposé à Thérèse de lui montrer la clé d'étranglement. Selon lui, il avait exercée cette technique «une seule fois à l'école de police». Thérèse était d’accord, sans s’attendre à de telles conséquences, rapporte Le Parisien.

«Il m'a serrée très fort le cou, m'a mis son genou sur la colonne vertébrale et m'a entraînée au sol», a-t-elle raconté. 

La femme a commencé à suffoquer. Elle a tapé du bras et des pieds pour demander à son collègue de relâcher son étreinte. Mais selon Thérèse, il l’a serrée encore plus fort.

«Je ne pouvais plus ni respirer ni parler. Je l'entendais me chuchoter des mots dans l'oreille, mais je ne comprenais pas ce qu'il me disait car je me sentais partir.»

Pression démesurée

Les deux autres policiers, qui ont rapidement compris, sont intervenus en faisant lâcher prise à Mathieu.

«La pression qu'il exerçait était complètement démesurée et sans aucune mesure avec une simple démonstration», a dit l’une des fonctionnaires.

L’enquête confiée à l’IGPN

Selon un rapport médical, que Le Parisien a pu consulter, la femme souffre d'un «traumatisme du rachis cervical», d'une «discopathie» et d'une «position asymétrique de l’odontoïde». Il s’agit de la vertèbre permettant à la tête de tourner correctement. Quelques jours après, la policière était toujours «sous le choc» et avait de violentes douleurs «au cou et au dos».

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Thérèse a déposé plainte contre son collègue. Une enquête a été ouverte par le parquet de Bobigny et confiée à l'IGPN, d’après le service communication de la police nationale auquel se réfère Le Parisien.

Une technique controversée

L'annonce de l'abandon de la clé d’étranglement par Christophe Castaner le 8 juin, après un week-end de mobilisations contre les violences policières, avait provoqué la colère des syndicats et des agents sur le terrain, qui ont, depuis, organisé des protestations symboliques avec dépôts de menottes.

Le 15 juin, le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, a indiqué que la technique «continuera d'être mise en oeuvre» jusqu'à ce qu'un nouveau mode d'interpellation soit défini.

Le 23 juin, plusieurs collectifs de proches de victimes présumées de violences policières ont écrit une lettre au Président pour demander notamment l'interdiction du plaquage ventral et de la clé d'étranglement.

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