Le 19 juin, un policier a immobilisé sa collègue en lui serrant le cou alors qu’ils se trouvaient dans un train, relate Le Parisien.
Les faits se sont déroulés lorsqu’un groupe de policiers de l'Unesi, de l'UAO – une brigade de la gare du Nord - et de la Police aux frontières (PAF) d’Orly ont pris le train afin de rentrer à Paris après leur mission.
Démonstration de la technique
Ils ont commencé à discuter des avantages et des inconvénients de leur service respectif ainsi que des différentes techniques de «neutralisation». Mathieu a proposé à Thérèse de lui montrer la clé d'étranglement. Selon lui, il avait exercée cette technique «une seule fois à l'école de police». Thérèse était d’accord, sans s’attendre à de telles conséquences, rapporte Le Parisien.
«Il m'a serrée très fort le cou, m'a mis son genou sur la colonne vertébrale et m'a entraînée au sol», a-t-elle raconté.
La femme a commencé à suffoquer. Elle a tapé du bras et des pieds pour demander à son collègue de relâcher son étreinte. Mais selon Thérèse, il l’a serrée encore plus fort.
«Je ne pouvais plus ni respirer ni parler. Je l'entendais me chuchoter des mots dans l'oreille, mais je ne comprenais pas ce qu'il me disait car je me sentais partir.»
Pression démesurée
Les deux autres policiers, qui ont rapidement compris, sont intervenus en faisant lâcher prise à Mathieu.
«La pression qu'il exerçait était complètement démesurée et sans aucune mesure avec une simple démonstration», a dit l’une des fonctionnaires.
L’enquête confiée à l’IGPN
Selon un rapport médical, que Le Parisien a pu consulter, la femme souffre d'un «traumatisme du rachis cervical», d'une «discopathie» et d'une «position asymétrique de l’odontoïde». Il s’agit de la vertèbre permettant à la tête de tourner correctement. Quelques jours après, la policière était toujours «sous le choc» et avait de violentes douleurs «au cou et au dos».
Une technique controversée
L'annonce de l'abandon de la clé d’étranglement par Christophe Castaner le 8 juin, après un week-end de mobilisations contre les violences policières, avait provoqué la colère des syndicats et des agents sur le terrain, qui ont, depuis, organisé des protestations symboliques avec dépôts de menottes.
Le 15 juin, le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, a indiqué que la technique «continuera d'être mise en oeuvre» jusqu'à ce qu'un nouveau mode d'interpellation soit défini.
Le 23 juin, plusieurs collectifs de proches de victimes présumées de violences policières ont écrit une lettre au Président pour demander notamment l'interdiction du plaquage ventral et de la clé d'étranglement.