«Je fume un joint et alors»: insulté par un fumeur de cannabis, un maire écrit à Castex et Darmanin

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«Tu peux être le maire de n'importe quoi, je m'en fous». Insulté et menacé par un individu qui fumait du cannabis sur la voie publique, le maire LR de Franconville, dans le Val-d'Oise, Xavier Melki a décidé d’en informer le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur.

Le maire LR de Franconville (Val-d'Oise) Xavier Melki a écrit le 21 septembre au Premier ministre et au ministre de l'Intérieur après avoir été insulté par un individu qui consommait du cannabis sur la voie publique.

«Je fume un joint et alors»

L’incident a lieu alors que M.Melki circule en voiture le 17 septembre. Remarquant un fumeur, le maire, qui détient la qualité d'officier de police judiciaire comme tous les maires, décide d'intervenir et signifie à l’intéressé qu'il s'agit d'une infraction.

Loin d’être embarrassé, l’individu répond: «Tu peux être le maire de n'importe quoi je m'en fous, […] je fume un joint et alors?», selon la lettre de l’élu publiée sur sa page Facebook.

En outre, le fumeur «est passé devant pour m’empêcher de quitter mon stationnement et est venu ouvrir ma portière en exigeant que je lui remette mon téléphone. J’ai refusé […]. S’en est suivie une série d’insultes et d’outrages».

Arrivée sur place, la police municipale n'obtient pas l'autorisation d'interpeller le fumeur de joint. «Tu vois, je fais ce que je veux», lance alors l’intéressé.

Le maire agit

L'élu décide donc d’agir et de prévenir les plus hautes instances. «Ce qui est important pour moi, c'est de soulever ce que j'ai vu. Si on ne fait rien et qu'on ne dit rien, c'est la place nette aux extrêmes. Ce serait alors la double peine», prévient-il cité par Le Parisien.

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Dans le contexte où plusieurs maires ont été récemment agressés, M.Melki veut «élargir le débat».

«Je ne me considère pas comme quelqu'un qui devrait être plus protégé que les autres. Je suis d'abord un citoyen. J'ai cette opportunité de m'exprimer car je suis une personne publique, mais le citoyen ordinaire qui voit ça n'importe où n'a rien. Du coup, il se sent complètement impuissant. Il faut que ça s'arrête.»

«Il n'y a plus la crainte de la police»

D’après l’élu, «il n'y a plus la crainte de la police, car il n'y a plus de sanction».

«Je suis officier de police judiciaire, je suis juridiquement habilité pour relever ce genre de faits, et derrière ça ne suit pas. C'est aussi ce que rencontrent beaucoup de policiers. Il faut mettre des mesures sur la table», insiste-t-il.

Il affirme que c'est la première fois qu’il fait face à un tel comportement.

«Jusqu'alors, quand je me présentais pour décrire ma fonction, les gens étaient plutôt respectueux. Mais on était plus sur des incivilités, comme des problèmes de stationnement. Là, nous sommes sur une infraction. Je ne laisserai jamais passer un truc comme ça», conclut le maire LR de Franconville Xavier Melki.

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