Plusieurs centaines de restaurateurs et cafetiers se sont rassemblés ce vendredi 25 septembre devant le tribunal de commerce de Marseille pour exprimer leur colère face à la fermeture des bars et des restaurants, nouvelle mesure sanitaire annoncée par le gouvernement, et pour faire part de leur résolution de rester ouvert et leur volonté de travailler.
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— Sputnik France (@sputnik_fr) September 25, 2020
Au micro de Sputnik, de nombreux gérants ont dénoncé leur indignation devant cette décision gouvernementale prise sans discussion avec les intermédiaires, alors que certains acteurs de la restauration de la région évaluent leurs pertes à plus de 40% du chiffre d’affaires lors du confinement.
«Nous sommes en train de tout perdre, le travail de toute une vie», déplore Sab, restaurateur à Marseille dont l’établissement est resté fermé pendant sept mois. Faisant preuve de compréhension compte-tenu de la reprise épidémique, il réclame des financements supplémentaires de la part de l’État:
«On comprend tous, mais on demande de vraies aides».
Se battre pour travailler
«Il est inadmissible que Paris prenne les décisions sans concertation sur le territoire, sans concertation avec nos syndicats», lance Antonia qui possède un restaurant depuis 36 ans et qui affirme avoir perdu 42% de son chiffre d’affaires pendant la crise sanitaire. Elle fait part de son intention de rester ouvert malgré les restrictions.
«C’est terrible qu’aujourd’hui on se batte pour travailler», déplore une autre gérante d’un restaurant à Aix-en-Provence venue pour exprimer son désaccord avec la mesure et annoncer que son établissement restera ouvert:
«Ce n’est pas normal! Il n’y a rien, qu’on nous oblige ou qu’on nous force ou qu’on veuille nous forcer de fermer nos business. Il n’y a rien, il y a dix personnes à l’hôpital d’Aix-en-Provence, dont trois en réanimation sur une population de 150.000».
#SputnikVidéo | Maryline Jacquet, du restaurant La tomate verte à Aix-en-Provence, exprime son désespoir ce 25 septembre face à la nouvelle restriction sanitaire annoncée par l’Étathttps://t.co/t8BxAjJx5a #Marseille pic.twitter.com/pylD4Rf6em
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Les restaurateurs sont contraints de fermer alors que «les universités sont pleines avec 800 personnes dans les amphithéâtres», nuance-t-elle.
Absence d’égalité
Un «traitement inégalitaire» au niveau des départements dénoncé par le dirigeant d’une salle de concert et de bar. Il ne comprend pas les raisons de fermer les restaurants «sans discussion» avec les autorités locales, sans investir dans le secteur hospitalier, alors que des événements tels que le festival de Puy du Fou s’est tenu «avec 9.000 de personnes entassées dans les RER ou dans les bus».
«Nous, on n’est pas comme le gouvernement, on discute avant de décider».
Soutien des autorités locales
Interrogé en marge de la manifestation, Philippe Korcia, président de l'UPE 13 (Union pour les entreprises des Boûches-du-Rhône), estime que «ce qui se passe est un scandale». Il assure continuer la lutte:
«On va défendre notre profession, on va défendre l’ensemble des restaurateurs avec la fédération de L’Uhmi [Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, ndlr]. Et je vous garantis qu’on va réussir à sauver toute cette corporation», insiste-t-il, appelant les gérants à respecter la mesure gouvernementale. «Aucune désobéissance», car «nous allons continuer à agir de façon démocratique», conclut-t-il.
Martine Vassal, présidente LR de la métropole Aix-Marseille et du département des Bouches-du-Rhône, et Renaud Muselier, président LR de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, ont également rejoint les rangs des manifestants qui les ont accueillis avec des applaudissements et des «on reste ouvert», «on veut travailler».
Prenant la parole avec un mégaphone devant le rassemblement, le patron de l’Uhmi des Bouches-du-Rhône Bernard Marty a approuvé l'opposition ferme de son syndicat aux restrictions annoncées et a assuré son soutien aux restaurateurs.