Lutte contre l’islamisme: pour Asselineau, la France est prisonnière des traités européens

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Devant le collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine. Photo d'illustration  - Sputnik Afrique
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Référendums, expulsions, contrôles renforcés… Après l’attentat de Conflans, les propositions se multiplient pour lutter contre l'islamisme. Pour François Asselineau, c’est sur la politique migratoire et l’appartenance à l’espace Schengen que les Français doivent être consultés, dans un pays où le moteur assimilationniste a selon lui été brisé.
«Le problème numéro un est qu’il faut demander aux Français quelle politique migratoire ils veulent. On ne l’a jamais demandé aux Français, c’est quand même dingue!»

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Modification de la constitution, référendum sur la laïcité, expulsion des étrangers radicalisés, dissolution d’associations ou encore renforcement du contrôle sur les cryptomonnaies: alors que les propositions vont bon train pour endiguer l’islamisme radical depuis l’assassinat de Samuel Paty le 16 octobre, pour François Asselineau, c’est le «grand tabou de l’entrée sur le territoire national» qu’il faut mettre sur la table.

Dans un communiqué de presse dénonçant l’acte «abominable et injustifiable» que fut la décapitation en pleine rue de ce professeur d’histoire-géographie pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression, le président de l’Union populaire républicaine (UPR) appelle lui aussi à l’organisation «en urgence» d’un référendum. Cependant, estimant qu’il en va «désormais du maintien de la paix civile en France», celui-ci porterait sur l’immigration ainsi que sur la sortie de l’espace Schengen, thématique chère au programme du parti du Frexit.

«Il y a une corrélation de cause à effet avec la signature des traités européens. Ce n’est plus la France qui maîtrise l’entrée sur son territoire national», justifie le Président de l’UPR.

Se défendant de «faire du Le Pen» et insistant sur les «millions d’immigrés qui, en France, se sont fondus dans la collectivité nationale», il juge que la France ne pourra pas être maitresse de sa politique migratoire tant qu’elle restera «soumise à Bruxelles».

François Asselineau met notamment en avant l’article 77 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), qui veille à «l'absence de tout contrôle des personnes, quelle que soit leur nationalité, lorsqu'elles franchissent les frontières intérieures». Dans le cas de l’auteur de l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, sa famille originaire de Tchétchénie s’était vue refuser par la Pologne le statut de réfugié politique. Le pays est souvent décrit comme la porte d’entrée des candidats tchétchènes à l’immigration vers l’Europe.

Pour la classe politique Française, les traités européens avant tout

Des questions tant européennes que migratoires sur lesquelles les Français n’ont jamais été réellement consultés, insiste François Asselineau, qui rappelle la non prise en compte du «non» (à près de 55%) au référendum de 2005 sur le projet de Traité constitutionnel européen. Une «forfaiture» à laquelle est venu s’ajouter celle d’Emmanuel Macron lorsqu’il a signé «dans le dos» des Français le Pacte de Marrakech en décembre 2018.

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«Tant qu’on reste dans ces traités européens, il n’y a pas de solution réelle», insiste l’ancien candidat à la présidentielle. Celui-ci tacle les propositions faites depuis 48 heures au sein d’une classe politique française «extrêmement ennuyée», appelant notamment à un renforcement des lois et éludant la question de l’immigration et donc des traités européens. Pour le président de l’UPR, les lois existantes n’ont pas besoin d’être renforcées mais simplement d’être appliquées: il prend l’exemple des 231 expulsions d’étrangers en situation irrégulière et fichés pour radicalisation islamiste, annoncées en grande pompe par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

«La loi n’est pas respectée. Monsieur Darmanin, en disant qu’il faut expulser 231 personnes, avoue ipso-facto qu’on a au moins 231 dossiers de gens qui sont étrangers, qui violent la loi et qui sont extrêmement dangereux, mais qu’on n’expulse pas!», assène François Asselineau.

«Pourquoi n’ont-ils pas été expulsés plus tôt? Comment se fait-il qu’il faille qu’il y ait quelqu’un qui se fasse décapiter pour que l’État fasse respecter la loi?», s’interroge le président de l’UPR, qui juge que les «les Français, échaudés, ne croient qu’à moitié» à ces mesures. Il rappelle à ce titre le grand nombre d’obligations de quitter le territoire français (OQTF) qui ne sont pas suivies d’effet, via les multiples recours ou encore la mobilisation de certaines associations «parfois financées par l’État lui-même».

Entre 2010 et 2013, sur 75.000 à 90.000 OQTF prononcées chaque année, seuls 15 à 20% auraient réellement été appliqués, selon un décompte de Libération qui mettait en avant la difficulté d’obtenir des données consolidées sur ce sujet.

Un «véritable suicide collectif»

Au-delà de la question du respect de la loi ou de l’emprise des traités européens qui entameraient la souveraineté de la France, le fait que «tous les moteurs d’assimilation à la société Française ont été sciemment cassés» est un autre point qui inquiète François Asselineau quant à l’avenir du pays. Celui-ci regrette le «suicide collectif» et l’attitude ambiante d’«autoflagellation permanente», distillée tant par des militants ou des hommes politiques que par les médias eux-mêmes.

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Réécriture de l’histoire, discours indigénistes et autres minorités politisées, selon l’intervenant, apportent leur pierre à une «atmosphère crépusculaire». Des discours et des «attaques contre l’identité nationale», largement médiatisées, qui ne contribuent pas à l’intégration des populations allogènes: «On va dans le sens de la négation de soi-même», regrette le président de l’UPR, qui évoque notamment l’annonce d’Emmanuel Macron en faveur du renforcement de l’enseignement de l’arabe.

«Je ne connais pas de pays au monde où la classe dirigeante et les médias passent à ce point leur temps à dégueuler sur leur propre pays.»
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