«Il n’y a plus de profil type du combattant terroriste», selon le renseignement français

© REUTERS / Christian HartmannUn drapeau français devant la salle de concert de Bataclan à Paris
Un drapeau français devant la salle de concert de Bataclan à Paris - Sputnik Afrique
S'abonner
Dans un entretien exclusif au Figaro, Bernard Émié et Nicolas Lerner, respectivement directeur général de la sécurité extérieure et intérieure, ont abordé la question de la lutte contre le terrorisme et évalué l’éventualité d’attentats similaires à ceux dont la France commémore aujourd’hui le cinquième anniversaire.

Si avant 2017 la menace terroriste était le fait d’individus inscrits dans des filières ou en lien direct avec des combattants, depuis sa face a changé, explique au Figaro Nicolas Lerner, directeur général de la sécurité intérieure.

«Aujourd’hui, l’appui matériel et l’incitation directe de réseaux ne sont plus des conditions nécessaires à un passage à l’acte, devenu plus complexe à anticiper. La radicalité se développe via une propagande terroriste qui, même en perte de vitesse, demeure résiliente sur les réseaux sociaux», note-t-il.

Et d’ajouter qu’«il n’y a plus de profil type du combattant terroriste». Désormais, la sécurité a une double mission: surveiller les personnes radicalisées et détecter «les nouveaux porteurs de menace».

Abordant la question des attentats du 13 novembre, il souligne qu’ils ont constitué un tournant et que depuis la coopération entre les services, y compris à l’échelle européenne, a augmenté.

Le risque existe toujours

Un récent sondage Ifop montre qu’une écrasante majorité des Français n’excluent pas que le territoire national soit à nouveau frappé par des attentats similaires à ceux du 13 novembre 2015. Or, comme le souligne au Figaro Nicolas Lerner, la menace demeure même si le risque a diminué.

«Le risque d’une attaque comme celle du 13 novembre, s’il a diminué, n’a pas disparu, comme demeure celui d’une action commise par des individus isolés entrés illégalement sur le territoire national», pointe-t-il.

Le risque d’une attaque projetée à l’extérieur du pays existe, confirme pour sa part Bernard Émié. Il rappelle que si les cellules de Daech* spécialisées dans la préparation d’attentats projetés ont été détruites, l’organisation terroriste «arecréé un certain nombre de ses plateformes».

Il prévient que«la bête bouge encore pour essayer de se reconstituer. Nous devons poursuivre nos efforts pour identifier, traquer et entraver, là où ils se trouvent, les cadres expérimentés de l’organisation».

Attentats terroristes du 13 novembre

Le 13 novembre 2015, neuf hommes ontattaqué en plusieurs points la capitale française et Saint-Denis, aux abords du Stade de France, à des terrasses de restaurants et dans la salle de concerts du Bataclan, faisant 130 victimes et plus de 350 blessés. Des attentats revendiqués par Daech*.

* Organisation terroriste interdite en Russie

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала