Le tournage d'un clip «autorisé» par le préfet en plein confinement provoque la colère des policiers

© AP Photo / Michel EulerFrench police
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La BAC de Reims (Marne) a constaté le tournage d’un clip en plein confinement le 13 novembre dans un quartier sensible mais a quitté les lieux sans procéder à la moindre interpellation et en colère à cause d’une «autorisation préfectorale».

Malgré les tensions sanitaires et sécuritaires en France, certains s’arrangent pour contourner les mesures restrictives. À Reims, le tournage d’un clip de rap en plein confinement fait polémique dans les rangs des forces de l’ordre.

Le 13 novembre, une quarantaine de jeunes, dont plusieurs non masqués, se sont réunis à Croix-Rouge, quartier classé en zone de sécurité prioritaire, pour tourner un clip de rap, rapporte France Bleu. À l’arrivée d’une patrouille de la Brigade anticriminalité (BAC), ils ont présenté une «autorisation préfectorale».

«Ils disent qu'ils ont le droit de le faire et montrent une autorisation de la sous-préfecture de Reims. Ils évoquent même une autorisation de la mairie», s’étonne Christian Pous, secrétaire régional du syndicat Unité SGP Police, cité par France Bleu.

Après avoir ramené le calme, la police a quitté les lieux sans interpeller personne.

«Nous n'avons rien autorisé»

Ce document aurait été délivré par la sous-préfecture de la Marne qui «ne relève pas de la collectivité», assure à L'Union Xavier Albertini, adjoint au maire de Reims délégué à la sécurité.

«Nous n'avons rien autorisé du tout et n'avons aucun commentaire à faire», ajoute-t-il.

Le maire de la ville Arnaud Robinet a fait part de sa colère sur Twitter, démentant toute autorisation.

«J'attends de la voire (sic) cette fameuse autorisation! Croyez vous que la préfecture ou la mairie autoriseraient un tel rassemblement actuellement! Soyons sérieux!!», a-t-il écrit.

Colère des policiers

Christian Pous a déclaré à L’Union avoir reçu plusieurs messages d’indignation de la part de ses collègues.

«Pour les collègues, s'entendre dire par ces jeunes que le confinement, on s'en moque, que les attentats, ce n'est pas leur problème et devoir les laisser continuer leur action, car ils sont autorisés à la mener… Ça fait beaucoup», explique-t-il.

Le secrétaire régional du syndicat Unité SGP Police ajoute qu’après de tels incidents, les Français pourraient être moins enclins à respecter le confinement.

«Après ça, allez expliquer à la population qu'il faut rester chez soi et qu'on ne peut pas apporter ses courses à sa mère!», peste Christian Pous.
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