Dix séismes en deux semaines: un vent d'angoisse à Strasbourg suggère de les prendre «au sérieux»

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De diverses magnitudes, des tremblements de terre ont secoué Strasbourg ces dernières semaines. Des chefs d’entreprise ont fait part sur France Bleu de leurs impressions et ont souligné qu'il ne fallait pas sous-estimer le phénomène survenu près du site des tests de géothermie de l'entreprise Fonroche.

Les dix séismes en deux semaines, d’une magnitude comprise entre 1,1 et 2,7, ne font qu'alimenter l'angoisse des autorités et habitants dans le nord de Strasbourg. Les secousses, qui se sont produites non loin d’un lieu de tests de géothermie, n'ont pas fait de dégâts importants, mais soulèvent des préoccupations quant à l'impact sur les habitations dans la commune de La Wantzenau.

«C'était en pleine nuit, j'avais l'impression que quelqu'un défonçait une porte de la maison. Je pensais franchement à un cambriolage. C'est comme une explosion dans le sol», décrit Régis Anthouard, patron de l'hôtel Du Moulin à La Wantzenau, où a eu lieu l'un des premiers séismes.

Les secousses à répétition ont pourtant presque poussé les habitants à s’y habituer, «terrible à dire», ajoute-t-il, cité par France Bleu.

La préoccupation est palpable, constate le propriétaire d'une pharmacie Daniel Messler: «Je pense qu'il faut prendre très au sérieux ce type de phénomène étant donné qu'on est sur une faille sismique», souligne-t-il.

Tandis que la localité a été qualifiée de zone de sismicité de niveau 3, la maire Michèle Kannengieser s'est dite inquiète surtout d'«une récurrence sur du bâti qui n'est pas forcément adapté, et qui n'a pas forcément la protection au séisme. On ne voudrait pas créer de sur-sinistre sur une zone qui peut déjà être sujette à des tremblements».

Tests de Fonroche suspendus

Les tremblements de terre, dont le 10e a eu lieu le 11 novembre, ont été relevés près du site où le groupe Fonroche réalisait des tests en vue de la mise en place d'une centrale géothermique, au nord de Strasbourg. La société ambitionne d'ouvrir la «première centrale française de co-génération électricité-vapeur de la filière en France».

Mesuré «dans le périmètre de la centrale de géothermie profonde», le 10e séisme s'inscrivait «dans la continuité des mouvements souterrains qui avaient occasionné plusieurs événements de même nature depuis le 27 octobre», a indiqué l'entreprise dans un communiqué.

La première série de secousses s'est produite il y a un an, au mois de novembre, et a eu pour résultat la suspension des travaux de Fonroche. Après une courte reprise, suite à l'autorisation des «tests de traçage» par la préfecture du Bas-Rhin le 1er octobre, les tests ont été de nouveau suspendus le 28 octobre au lendemain de nouveaux tremblements de terre.

Dans l'attente des estimations des experts, les autorités de la région ont exigé plus de transparence sur les tests que menait Fonroche.

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