Ils dénoncent une «chasse à l’homme» et installent un camp de migrants dans le centre de Paris

© SputnikInstallation d’un camp de migrants sur la place de la République, 23 novembre 2020
Installation d’un camp de migrants sur la place de la République, 23 novembre 2020 - Sputnik Afrique
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Indignés par l’évacuation du camp de migrants à Saint-Denis le 18 novembre, des centaines de personnes sont venues lundi 23 novembre place de la République pour y installer un campement et sensibiliser ainsi l’opinion publique et le gouvernement. Un correspondant de Sputnik s’est rendu sur place pour comprendre leurs motivations.

Des membres de plusieurs associations d'aide aux migrants sont venus dans la soirée de ce lundi 23 novembre place de la République. Comme ils l’indiquent sur les réseaux sociaux, leur objectif est d’y installer un campement pour dénoncer une «chasse à l'homme» après l’évacuation du camp de migrants à Saint-Denis mardi dernier.

Philippe Caro, de l’association Solidarité migrants Wilson, a expliqué à Sputnik cette initiative.

«C’est l’appel à nouveau à ce que les violences policières cessent, à ce que le harcèlement cesse, parce que ce qu’on observe depuis mardi dernier c’est une chasse à l’homme dans les rues de Paris pour empêcher que les gens se posent, s’endorment […] il faut que ça s’arrête et que les hébergements dignes et durables et pérennes se mettent en place pour que ces gens-là, ils sont des demandeurs d’asile, puissent se poser dans des conditions dignes», a-t-il lancé.

​Évoquant «des centaines de personnes» qui sont venues, M.Caro a souligné que l’idée de cette initiative était que le camp reste place de la République «jusqu’à ce il y ait des solutions pérennes et dignes» pour les migrants.

«Il faut appliquer le droit»

De son côté, l’avocate Marianne Lagrue, membre du Conseil de l’Ordre, est venue, selon son propre aveu, pas pour surveiller mais «plutôt soutenir et dire qu’il faut appliquer le droit».

«Nous [avocats, ndlr] sommes là à l’appel des associations parce qu’un certain nombre de demandeurs d’asile, des réfugiés qui, dans leur droit, dans le cadre d’une procédure tout à fait légale, sont à la rue alors qu’ils devraient être hébergés. Donc c’est une façon de réclamer l’application du droit.»

Elle n’est toutefois pas d’accord pour dire que l’initiative actuelle est un cri de désespoir de la part des associations. Selon elle, c’est, au contraire, «une action très positive et qui montre leur dynamisme et leur volonté de faire appliquer la loi».

«Irresponsabilité» du gouvernement

Danielle Simonnet de la France insoumise dénonce l’«irresponsabilité» de la gendarmerie et de la préfecture qui ne veulent pas placer les migrants au chaud dans les bâtiments vides.

«C’est une irresponsabilité du point de vue de l’urgence humanitaire mais aussi une irresponsabilité sanitaire. Honte à ce gouvernement», a-t-elle lancé.

Elle estime que le gouvernement n’a pas anticipé les places d’hébergement ce qui relève, selon elle, d’une «absence totale de planification». «Les droits des exilés sont sans cesse bafoués en France», a-t-elle conclu.

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