Après les propos de Macron, près de 180 policiers prêts à démissionner dans l'Isère

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Plus d’une semaine après les propos d'Emmanuel Macron sur les contrôles au faciès et les violences policières, les forces de l’ordre ne décolèrent pas. 180 agents dans l’Isère veulent quitter leurs fonctions, indique franceinfo. Selon un délégué départemental SGP Unité Police, les policiers veulent «des lois, des règlements qui protègent le flic».

Après les mots d’Emmanuel Macron sur les contrôles au faciès et les violences policières, 180 policiers ont déposé une demande de rupture conventionnelle, dont 130 à Grenoble, s’estimant «lâchés» par le Président, rapporte le 13 décembre franceinfo.

«180 policiers en Isère, 130 à Grenoble. Comment va-t-on faire pour assurer la sécurité de tout un chacun?» s’interroge auprès du média Yannick Biancheri, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police Isère, qui indique que le département manque déjà de 138 policiers.

Interrogé par franceinfo, Brice Gajean, délégué départemental SGP Unité Police, demande la concrétisation des promesses pour garantir la protection des policiers.

«On en a marre des dialogues, on en a marre qu’on nous parle. On veut des gestes, on veut des actions, on veut des lois, des règlements qui protègent le flic. Le flic lorsqu’il se lève le matin il ne sait pas ce qui va lui arriver», explique-t-il.

Yannick Biancheri se prononce pour «une peine minimale pour toute agression de policier».

«Une fois que le Président aura protégé la police, on pourra faire des Beauvau, faire des réunions pour voir plus grand, mais la principale préoccupation de mes collègues c’est ça: travailler dans une protection totale», précise-t-il.

Des propos qui indignent

Lors d’une interview accordée le 4 décembre au média en ligne Brut, Emmanuel Macron a évoqué les contrôles au faciès et les violences policières. Il a notamment jugé «insoutenable» que les contrôles policiers ciblent davantage les jeunes dont la peau «n’est pas blanche».

Il avait ainsi promis de créer une plateforme de signalement des discriminations lors des contrôles de police - qui sera gérée par l'État, le défenseur des droits et des associations. Selon lui, cette plateforme aura pour objectif de «dénoncer ces faits de manière très simple, unique et nationale».

Des policiers en colère

Ces paroles ont provoqué des actions de protestations de policiers un peu partout dans l'Hexagone. À Nîmes, des agents ont notamment distribué des bonbons et n'ont pas verbalisé ceux qui ne présentaient pas de dérogation valide. Des policiers ont par ailleurs contrôlé chaque véhicule sur la nationale vers Villeparisis, en Seine-et-Marne.

En réaction, Emmanuel Macron a annoncé le 8 décembre la tenue d’un «Beauvau de la sécurité» sur une réforme de la police à partir de janvier. Des représentants des forces de l’ordre, élus et citoyens doivent y participer. Le but: «améliorer les conditions d’exercice» et «consolider» les liens avec les Français.

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