Couvre-feux régionaux: un «manque de réactivité» du gouvernement dénoncé par un chef de service de réanimation

© Sputnik . Dominique Butin / Accéder à la base multimédiaMesures restrictives à Paris
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Le couvre-feu avancé à 18h dans quelques départements à partir du 2 janvier n’est pas une mesure suffisante, a estimé auprès de Franceinfo le professeur Djillali Annane. En critiquant un «manque de réactivité» de la part des autorités, il a pointé «un décalage entre le vécu sur le terrain» et leur perception des choses.

Alors que des élus locaux demandent «des mesures plus strictes», le «manque de réactivité» du gouvernement quant à la gestion actuelle de la pandémie est «inquiétant», a fait valoir auprès de Franceinfo le chef du service de réanimation de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, le professeur Djillali Annane.

«On ne sait pas pourquoi les décisions ne sont pas prises tout de suite, au moins dans certains territoires. Au moins cette mesure de couvre-feu élargi», a-t-il estimé en pointant l’avancement du couvre-feu à 18h dans les départements et les métropoles, où «le taux d'incidence serait au-dessus du seuil d'alerte maximale», à partir seulement du 2 janvier.

Pour le professeur Annane, il y a «un décalage entre le vécu sur le terrain des acteurs de la situation épidémique et la perception qu’en font le gouvernement et le ministre de la Santé». Et de poursuivre:

«Je crois que ce décalage risque encore une fois de se payer chèrement. Sur les dernières 24 heures, à peu près 1.000 personnes sont décédées de la Covid-19.»

Vers une détérioration de la situation?

Le professeur Annane, qui a déjà averti le 29 décembre sur les ondes de RTL que son service était «complet» et que la situation en France «n’[était] plus sous contrôle», a insisté sur la nécessité d’introduire «un confinement tel qu’on l’a connu le 16 mars».

En faisant valoir que «les morts d’aujourd'hui correspondent à des contaminations de la mi-décembre» et «qu’il y a actuellement davantage de contaminations par jour», le chef de service de réanimation a estimé que «le nombre de formes sévères et le nombre de décès [allaient] continuer de s'accroître dans les prochains jours»:

«Je crains qu’attendre début janvier pour la prise d'éventuelles décisions ne se traduise par une aggravation de la perte de contrôle sur l'épidémie et par une situation proche de celle que nos collègues anglais sont en train de vivre».

À l’issue du Conseil de défense du 29 décembre, Olivier Véran a précisé que le gouvernement écartait l'option d'un reconfinement national.

Il a été toutefois décidé de ne pas durcir dans l'immédiat les mesures restrictives déjà en vigueur, mais de réfléchir à un avancement de deux heures du couvre-feu dans les régions sous surveillance particulière, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté, a précisé le ministre de la Santé. Les mesures susmentionnées prendront effet le 2 janvier.

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