L’absence d’un vaccin français, qui contraste avec les tests réussis de ceux américains, britanniques, russes et chinois, peut s’expliquer par le manque de financements dans l’industrie pharmaceutique, avance le quotidien espagnol La Vanguardia.
Un retard de près d’un an pour la production d’un vaccin anti-Covid a été annoncé par Sanofi. Quant à l’Institut Pasteur, il a stoppé son principal projet de vaccin, faute d’efficacité. Une «dégringolade dans le domaine scientifique» qui suscite peu de réactions de la part des autorités, selon le média qui en cite quelques-unes.
«Déclassement du pays»
Au lendemain de cette annonce par l’institut de recherche, François Bayrou, haut-commissaire au plan et président du MoDem, a déploré la fuite des cerveaux, citant l’exemple du directeur de Moderna, société américaine qui a produit un vaccin anti-Covid-19, Stéphane Bancel, qui est Français.
«C’est le signe d’un déclassement du pays, et ce déclassement-là est inacceptable. Ce n’est pas possible que les plus brillants de nos chercheurs soient aspirés par le système américain», souligne M.Bayrou dans une déclaration reprise par le quotidien espagnol.
«Des chercheurs qui partent ailleurs»
L’auteur de la publication relaye également la réaction de Ségolène Royal sur Twitter suite à l’abandon de ce projet vaccinal. L’ancienne candidate à la présidence évoquait «l’idéologie libérale qui conduit à la réduction des soutiens publics à la recherche aux rémunérations trop faibles des chercheurs qui partent ailleurs». Elle appelait également à «redonner à la recherche en santé ses lettres de noblesse».
Enfin, La Vanguardia cite Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, sur le plateau de Public Sénat, qui a fustigé l’intention de Sanofi, révélée par France Inter, de supprimer 400 postes de chercheurs: «C’est l’humiliation de la France, pas capable de vacciner, pas capable de mettre un vaccin sur le marché».
Manque d’argent
Quant aux raisons possibles de cet échec, le média reprend le commentaire de Katalin Kariko, vice-présidente de BioNTech, auprès du Point.
«Pourquoi n’y a-t-il pas de sociétés comme BioNTech en France? Je pense que c’est un problème de financement.»
C’est justement ce que constate le Conseil d’analyse économique (CAE) dans un rapport intitulé «Innovation pharmaceutique: comment combler le retard français?» publié le 26 janvier, poursuit le quotidien espagnol.
Selon le CAE, la France est touchée par un manque structurel de financements publics et privés de recherche. Une situation à laquelle s’ajoute «la complexité du millefeuille administratif»: une lenteur des processus d’autorisation et de commercialisation des médicaments, ainsi que peu de collaborations entre les universités et entreprises, entraînant une production insuffisante de brevets dans les secteurs de pointe et la fuite des cerveaux, conclut La Vanguardia.
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